Stupeur et tremblements à l'ONU. La justice américaine soupçonne un vaste système de corruption au sein de l’ONU. Un ancien président de l'Assemblée Générale arrêté.
John Ashe, ancien président de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), a été interpellé, mardi 6 octobre, par les autorités américaines, qui l’accusent d’avoir accepté plus de 1,3 million de dollars (1,15 million d’euros) de pots-de-vin en contrepartie de son aide à la réalisation de projets immobiliers.
Les autorités fédérales américaines ont mis au jour un système qui devait profiter à plusieurs hommes d’affaires d’origine chinoise. Ces derniers comptaient sur John Ashe pour faciliter la concrétisation d’un projet de centre de conférence sponsorisé par l’ONU, à Macao, dans le sud de la Chine, au budget de « plusieurs milliards de dollars », ainsi que des projets immobiliers à Antigua-et-Barbuda.
Au coeur de la corruption : John Ashe, 61 ans, ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda auprès des Nations unies, qui a été président de la 68e session de l’Assemblée générale de l’ONU, entre septembre 2013 et septembre 2014. Il est accusé d’avoir accepté, entre 2011 et 2014, plus de 1,3 million de dollars d’un groupe de cinq personnes, selon Preet Bharara, le procureur fédéral de Manhattan (district sud de New York).
Ia notamment soumis au secrétaire général de l'ONU un document relevant le prétendu besoin de créer ce centre de conférence à Macao, projet qui n'a jamais abouti. Il a également reversé, selon le document, une partie des sommes au Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda de l'époque, Baldwin Spencer, afin qu'il contribue à l'avancée de projets immobiliers dans l'archipel, situé à moins de cent kilomètres au nord de la Guadeloupe.
John Ashe "s'est vendu, lui et l'organisation dont il avait la charge", a affirmé Preet Bharara dans un communiqué, dénonçant un projet qui visait à faire de l'ONU "une plateforme de profit". Le procureur fédéral a également indiqué que les enquêteurs n'en avaient pas terminé de leurs investigations et cherchaient encore à déterminer si "la corruption [était] une pratique courante aux Nations unies". Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit "choqué et profondément troublé" par ces accusations qui "portent au cœur de l'intégrité des Nations unies".
Parmi les accusés un Chinois qui a des liens avec la mafia
Quatre des six personnes mises en cause ont été interpellées mardi et devaient être présentées à un juge fédéral dans la journée, a indiqué Preet Bharara, précisant que les deux autres étaient déjà en détention.
Dans l'affaire Ashe, une partie des fonds a transité par une fausse organisation non gouvernementale, dont le président d'honneur n'était autre que l'adjoint au représentant de la République dominicaine auprès des Nations unies, Francis Lorenzo. Ce dernier percevait, toujours selon le document, 20 000 dollars de salaire mensuel de cette pseudo ONG.
Outre Francis Lorenzo, les quatre personnes mises en cause pour corruption active sont deux hommes d'affaires, l'un Chinois et l'autre d'origine chinoise, ainsi que la présidente de l'ONG et sa directrice financière.
Le principal accusé est un sexagénaire de Macao, Ng Lap Seng, qui a fait fortune dans l'immobilier et qui, selon des documents publiés par l'université de Berkeley, possède des relations politiques et mafieuses en Chine. La justice américaine a annoncé le 24 septembre son arrestation et son placement en détention. Il est accusé d'avoir introduit frauduleusement aux États-Unis plus de 4,5 millions de dollars en liquide sur une période de deux ans.
Source : AFP@
E.L.M.S pour TheLinkFwi@l'Actualité en un clic !!