Il y a 40 ans, le 20 septembre 1975, disparaissait à l’âge de 88 ans Saint-John Perse. Diplomate et poète, il quitta sa Guadeloupe natale avec sa famille de Blancs créoles à l’âge de 12 ans. Il ne revit jamais sa terre natale et gît à Hyères dans le Vars. [Portrait]
Marie-René Auguste Alexis Leger est un auteur, poète et diplomate français connu sous ses noms de plumes aintleger Leger en deux, ou St L. Leger, et enfin Saint-John Perse. Né en 1887 en Guadeloupe dans une famille de blancs créoles, ll est le fils de d'Édouard Pierre Amédée Leger, avocat-avoué à Pointe-à-Pitre à partir de 18735, et Marie Pauline Françoise Renée Dormoy, fille d'une famille de planteurs, Alexis Leger naît au no 54 rue Achille-René-Boisneuf à Pointe-à-Pitre où il passe son enfance ainsi que dans les deux importantes demeures familiales que sont La Joséphine une caféière sur les hauteurs de Saint-Claude au sud de Basse Terre et Le Bois-Debout, une exploitation de canne à sucre à Capesterre, qui marqueront son imaginaire. Il fait son entrée en huitième au lycée de Pointe-à-Pitre tout récemment créé (futur lycée Carnot) mais suit ses parents partis pour Pau en mars 1899. Il entre en classe de cinquième au lycée de la ville, l'actuel lycée Louis-Barthou. Brillant élève, il opte pour des études de Droits, comme son père, à Bordeaux dès 1904, puis fait son service militaire dans l'infanterie à Pau dès avant la fin de ses études.
Une fois ses études de Droits terminées, Alexis Leger, réussi au concours des consulats en 1914 et, il est affecté au service de presse du ministre Delcassé, puis à la Maison de la presse du ministère des Affaires étrangères avant d'être nommé secrétaire de la légation française de Pékin, où il reste de 1916 à 1921. Remarqué par Aristide Briand, il est nommé à l'administration centrale du ministère en 1922 puis devient en 1925 directeur du cabinet du ministre. En février 1933, il remplace Philippe Berthelot souffrant au poste de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, avec le rang et la dignité d'ambassadeur de France, et ce jusqu'en 1940.
Peu de temps après avoir été nommé chef de cabinet d'Aristide Briand, Alexis Leger,germanophile, est l'un des principaux auteurs des Accords de Locarno en octobre 1925, plaidant pour une « conciliation franco-allemande pour assurer la sécurité de la France puis de l'Europe » ; Aristide Briand aura été son mentor et après sa mort en 1932, son disciple prolongera son influence auQuai d'Orsay et ce jusqu'en 1940. Ce que l'on a appelé la « pactomanie » lui sera reprochée par ses ennemis politiques. Toute sa vie, Alexis Leger a défendu la mémoire de Briand, comme en 1942 où il prononce un discours à sa mémoire à New York.
Secrétaire général du ministère des affaires étrangères, il a participé en avril 1935 à la conférence de Stresa. À ce poste pendant huit ans, il a assuré la continuité de la diplomatie française devant la valse des ministres (plus d'un par an en moyenne, dont Pierre Laval). Ainsi, en mai 1936, au moment de son arrivée au pouvoir, Léon Blum, sur plusieurs sujets, demanda : « Qu'en pense Leger ? » Par exemple sur l'attitude à adopter face à la remilitarisation de la rive gauche du Rhin. S'agissant de la Guerre d'Espagne et de la politique de la non-intervention, le rôle de Leger a peut-être été déterminant. Lors des Accords de Munich, il semble moins complaisant que Daladier et surtout Georges Bonnet, son ministre, devant l'abandon de la Tchécoslovaquie : Hitler le qualifie à cette occasion de « petit martiniquais sautillant ». En juin 1940, Paul Reynaud le démet brutalement de ses fonctions pour marquer une rupture avec la politique de passivité pratiquée vis-à-vis du Reich pendant huit ans et, accessoirement, pour complaire à sa maîtresse. Leger, remplacé par François Charles-Roux, en est blessé, refuse les affectations qui lui sont proposées en compensation et s'exile aux États-Unis. Non sans être d'abord passé par Londres, mais tout rapprochement avec de Gaulle était impossible : Leger lui dénie toute légitimité. Il est alors déchu de la nationalité françaisepar le régime de Vichy, son appartement parisien est mis à sac et il est radié de l'ordre de la Légion d'honneur. À Washington, il a trouvé un emploi à la Bibliothèque du Congrès grâce à Archibald MacLeish, poète américain, qui en était le bibliothécaire. Il devient, avec Jean Monnet peut-être, le seul Français qu'accepte d'écouter le président Roosevelt, très hostile au général de Gaulle. Le chef de la France libre essaie de le rallier à sa cause, mais Leger refuse sèchement, ce que le Général ne lui pardonnera jamais : en 1960, à l'occasion de son Prix Nobel, Alexis Leger ne reçoit aucune félicitation du Général.
Une vie de poète :
En parallèle de sa vie de diplomate et d'homme politique, Alexis Leger s'adonnait à l'écriture. Plus particulièrement, la poésie, qui le fit briller au delà des frontières françaises. Reconnu, pour son style d'écriture, bien à lui. Elle est à ce jour, couramment réputée pour sa difficulté d'accès mais pour certains, son appréhension n'est pas indispensable pour une première imprégnation de la puissance des images et de la richesse du rythme qui caractérisent le poème persien.
De ce qu'on a pu nommer le « cycle antillais » (Éloges) au « cycle provençal » (les derniers poèmes), l’œuvre de Saint-John Perse institue dans la poésie française du xxe siècle des accents de conciliation entre les avancées de la modernité rimbaldienne et mallarméenne, avec les sources les plus archaïques de la parole poétique. André Breton voyait en 1924 en Perse un « surréaliste à distance », et c'est dire les volontés diverses d'appropriations de cette esthétique singulière, par les écoles de la modernité littéraire. Les premiers poèmes d’Éloges (surtout Images à Crusoé) laissent entrevoir une empreinte encore symboliste, mais ce modèle sera dépassé au gré du recueil et dès Anabase, s'impose un style déclamatoire reconnaissable entre tous, qui pousse souvent l'œuvre vers des accents lyriques prononcés (Exil, Vents et Amers notamment). Pour autant, les rythmes parfois saccadés de certains moments d'Exil, l'écriture souvent resserrée des poèmes provençaux et une certaine tension vers l'autotélisme (déjoué néanmoins) n'en apparaissent pas moins çà et là. Même par le prisme de cette variété stylistique, la parole poétique se déploie chez Saint-John Perse comme une rhapsodie accordée à l'intériorité ainsi qu'à un élan fondamental vers le monde.
Ses oeuvres littéraires, se répartissent en plusieurs "cycliques "
Cycle Antillais
Éloges (1911)
Écrit sur la porte
Images à Crusoé
Pour fêter une enfance
Éloges
La gloire des rois
Récitation à l'éloge d'une Reine
Histoire du Régent
Cycle Asiatique
Anabase (1924), (OCLC 185562428)
La gloire des rois
Amitié du Prince, (OCLC 6488738)
Chanson du Présomptif
Berceuse,
Cycle Américain
Exil (1942)
Exil , (Buenos-Aires, éditions les Lettres Françaises, 1942)
Pluies,
Neiges,
Poème à l'étrangère
Pluies (Éditions Lettres françaises, 1944)
Vents (1946), (OCLC 6654676)
Amers (1956), (OCLC 503287633)
Étranger (1948), (OCLC 47078075)34
Midi, ses fauves, ses famines (1952),
Mer de Baal, Mer de Mammon... (1955),
Étroits sont les vaisseaux... (1956)
Cycle Provençal
Chronique (1960),
L'ordre des oiseaux (1962), réédité en 1963 sous le titre Oiseaux,
Chant pour un équinoxe (1971),
Nocturne (1973),
Sécheresse (1974).
Ses oeuvres les plus lues sont "Des villes sur trois modes" "L'incertain" "L'animale" "Cohorte ou Pour fêter des oiseaux" "L'animale" "Dernier aveu" "Désir de créole", " Poème pour Valéry larbaud ou Valéry Larbaud, ou, l'Honneur littéraire.
Plusieurs fois récompensé pour son travail littéraire, en 1960 année de la publication de son ouvrage "Chronique", Alexis Léger reçoit Le Prix Nobel de Littérature des mains de Dag Hammarskjöld, alors secrétaire général des Nations unies de l'époque. Il publiera encore le recueil Oiseaux, inspiré par Georges Braque en 1963, et encore quelques poèmes dans la Nouvelle Revue Française : "Chanté par Celle qui fut là" en 1969, "Chant pour un équinoxe" en 1971, "Nocturne" en 1973 et "Sécheresse" en 1974.
Saint John Perse, meurt le 20 septembre 1975, sur la presqu'île de Giens, dans le Var, où il repose désormais. Ses quatre derniers poèmes paraissent peu après en recueil sous le titre Chant pour un équinoxe. Peu avant sa mort, il avait légué tous ses manuscrits, papiers et objets personnels, ainsi que les livres de sa bibliothèque, à la Ville d'Aix-en-Provence, qui aujourd'hui encore abrite la Fondation Saint-John Perse. Son épouse Dorothy est décédée en 1985, laissant derrière elle, un héritage littéraire lourd en conséquence.
Source : Wikipédia@
E.L.M.S pour TheLinkFwi@l'Actualité en un clic !!