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LA BANNIÈRE ÉTOILÉE FLOTTE A LA HAVANE


54 ans après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, la bannière étoilée flotte désormais à La Havane. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a participé à la cérémonie de réouverture de l'ambassade des Etats-Unis à la Havane à Cuba.

Presque huit mois jour pour jour après l'annonce simultanée, le 17 décembre, par Barack Obama et Raul Castro, d'une reprise des relations diplomatiques, John Kerry était présent à la réouverture officielle l'ambassade de son pays sur l'île communiste.

Et pour marquer un peu plus l'Histoire, ce sont les trois Marines - Jim Tracy, F.W. Mike East et Larry C. Morris - qui avaient abaissé en 1961 le drapeau flottant au fronton de la chancellerie qui l'ont hissé à nouveau, scellant la nouvelle entente des ex-ennemis de la Guerre froide.

Dans une vidéo diffusée jeudi par le département d'Etat, les trois hommes se sont rappelé avec émotion le triste moment où ils avaient enlevé puis plié la bannière étoilée, il y a un demi-siècle.

"Ils attendent depuis 1961 de retourner à La Havane", a témoigné dans cette vidéo le chargé d'affaires des Etats-Unis à Cuba, Jeffrey DeLaurentis.

Dans le fond, les relations diplomatiques sont déjà rétablies le 20 juillet dernier Cuba ouvrait son ambasasade à Washington, et aujourd'hui c'est au tour des Etats-Unis de réouvrir son ambassade,cette journée exceptionnelle "marque évidemment une nouvelle étape de ce processus, après 54 ans de Guerre Froide et de tension diplomatique" correspondant à la période de brouille, a expliqué M. Toner.

Les deux gouvernements avaient rompu les liens en 1961 dans la foulée de la révolution castriste mais ils entretenaient depuis 1977 des sections d'intérêts qui faisaient office d'ambassades.

Si la visite de John Kerry, premier chef de la diplomatie américaine à fouler le sol cubain depuis 1945, ne doit durer qu'une dizaine d'heures, elle vise à aborder aussi les sujets qui fâchent, comme la protection des droits de l'homme et des dissidents politiques.

- Encore des points de friction -

Mais si les relations entre les deux pays se sont apaisées, une intervention jeudi du père de la révolution cubaine Fidel Castro a rappelé les points de friction qui demeurent.

Dans un texte publié par la presse locale, l'ex-président, retiré du pouvoir depuis 2006 pour raisons de santé, a insisté sur les "nombreux millions de dollars" que les Etats-Unis doivent, selon lui, à Cuba en compensation de l'embargo économique imposé à l'île depuis 1962.

L'administration Obama souhaite la levée de l'embargo, exigée par Cuba, mais celle-ci dépend du Congrès, aux mains des républicains, dont beaucoup sont vent debout contre la mesure, la voyant comme une récompense aux frères Castro.

Enfin, La Havane, qui a déjà obtenu son retrait d'une liste noire américaine d'"Etats soutenant le terrorisme", attend encore une dernière chose pour sceller cette nouvelle entente : la restitution de la base navale américaine de Guantanamo.

Du côté américain, de nombreux dissidents cubains craignent de perdre le soutien des Etats-Unis une fois les deux pays complètement réconciliés, M. Kerry est très attendu sur cette question.

Des opposants à la détente - comme le sénateur républicain Marco Rubio - accusent aussi l'administration démocrate d'avoir mis sous l'éteignoir ses exigences en matière de droits de l'homme et de libertés publiques.

E.L.M.S pour TheLinkFwi@l'Actualité en un clic !!

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