Accord entre les Etats-Unis et Cuba pour l'ouverture d'ambassades dans les deux pays !
Un peu plus de six mois après l’annonce d’un rapprochement historique, les Etats-Unis et Cuba ont trouvé un accord pour le rétablissement de leurs relations diplomatiques, suspendues depuis cinquante-quatre ans, et la réouverture d’ambassades.
Cette annonce, qui était attendue depuis que Washington avait retiré, à la fin de mai, La Havane de la liste noire des Etats soutenant le terrorisme, sera officialisée mercredi matin par le président Barack Obama, selon un responsable américain. Une allocution présidentielle est prévue mercredi à 11 heures à Washington (17 heures en France) depuis les jardins de la Maison Blanche. Depuis 1977, les deux pays, séparés seulement par le détroit de Floride, sont chacun représentés par des Sections d’intérêt à Washington et La Havane, chargées essentiellement de tâches consulaires.
A dix-huit mois de son départ de la Maison Blanche, le 44e président des Etats-Unis entend consolider cette initiative majeure de sa politique étrangère à laquelle une large majorité d’Américains est favorable. L’exécutif américain a, à plusieurs reprises, évoqué la possibilité d’une visite de M. Obama à Cuba en 2016.
Très bien accueilli dès le premier jour dans la région, ce rapprochement a été salué avec force mardi par la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, lors d’une conférence de presse commune avec M. Obama à la Maison Blanche. Parlant d’une « étape cruciale dans les relations entre les Etats-Unis et l’Amérique latine », elle a jugé que cela permettrait « de mettre fin aux derniers vestiges de la guerre froide ». « Je veux souligner l’importance de ce geste pour l’ensemble de l’Amérique latine et, plus largement, pour la paix dans le monde », a-t-elle ajouté, évoquant un exemple à suivre. Le président américain a jugé, de son côté, que les relations entre les Etats-Unis et cette région du monde n’avaient « jamais été aussi bonnes ».
La question de l'embargo, toujours pas soulevée !
Mais au-delà du rétablissement des relations diplomatiques demeure l’épineuse question de l’embargo, imposé à Cuba par John F. Kennedy en 1962 et sévèrement renforcé par la loi Helms-Burton de 1996. Toujours en vigueur, l’embargo américain total sur les transactions économiques et financières avec Cuba est régulièrement dénoncé par La Havane comme un obstacle au développement de l’île.
La nomination d’ambassadeurs permettra d’améliorer les relations entre les deux pays, mais « la normalisation est un autre sujet », a d’ores et déjà averti le président cubain, Raul Castro. M. Obama a demandé au Congrès, dont les deux chambres sont contrôlées par ses adversaires républicains, de travailler à la levée de cet embargo. Mais l’issue des discussions en cours est incertaine et le processus législatif s’annonce long.
Depuis cinquante ans, des centaines de milliers de Cubains ont émigré, pour la grande majorité aux Etats-Unis. Si certains représentants de la première vague d’exilés – les émigrés « politiques » des débuts de la révolution – restent farouchement opposés à tout rapprochement avec le régime de La Havane, les immigrés plus récents, venus davantage pour des raisons économiques, ont de leur côté conservé de solides attaches dans l’île et ont accueilli beaucoup plus favorablement l’annonce d’un dégel.
E.L.M.S pour TheLinkFwi@l'Actualité en un clic !