Cyril, Samy, Nomis : trois jeunes originaires de la Guadeloupe qui, par leurs activités tentent de transmettre leur culture. Leur jeunesse n’est pas un frein au contraire, ils cultivent l’ambition et l’amour de leur culture. Ensemble nous allons découvrir leur univers.
TheLinkFwi@ : Cyril si tu pouvais te décrire en trois mots ?
Cyril: Cool, chiant et créatif. Cyril D’Alexis né le 9 Février 1994 à Pointe-à-Pitre, j’ai grandit déjà dans une famille d’artistes. Donc ma mère elle était dans le milieu du Gwoka, enfin elle y est toujours, milieu du Gwoka et mon père c’est un ancien comédien. Aujourd’hui qui a arrêté un peu, c’est Ti Fabrice. Je me rappel depuis tout petit maman nous emmenée dans les répétitions, du coup très tôt on a été bercés par la musique du Gwoka, puis même dans tout ma famille en fait on avaient pas mal d’artistes donc j’ai toujours grandit dedans. Ensuite, mes cousins aussi faisaient de la musique donc il y avait le Small Chanel à l’époque à Petit Canal qui est devenu le Small Music, donc ça a été mes premiers grands repères en terme de studio, vraiment premières expériences en studio c’était avec eux. Puis ensuite, j’ai rencontré au collège, depuis le primaire en fait j’ai rencontré Nomis, arrivé au collège on a commencé a faire vraiment de la musique. Donc le premier morceau qu’on a enregistré on était en sixième ou en cinquième un truc comme ça. C’était cool, c’était le petit tube du collège, c’était drôle et puis on a monté donc le Musical Jam donc avec, il y avait pas mal d’artistes autour de ce projet là. Enfin avec qui on s’est orienté volontairement vers le hip-hop et les musiques urbaines. Le premier morceaux que j’ai enregistré c’était avec Nomis et depuis c’est vraiment devenu mon compagnon de route, on à fondé le RBM avec d’autres potes il y avait Skrech, il y avait Moussé aussi qui garde toujours le cap et puis ensuite arrivé au lycée, chacun à pris des chemins différents etcétéra. On avait monté aussi le Musical Jam aussi vers le lycée, enfin vers la troisième par là.
TLFWI@ : C’était un groupe de musique c’est ça ?
Cyril : Le Musical Jam non, c’était un studio en fait et un groupe de musique aussi. Mais c’était surtout accès studio et on produisait des jeunes de La Croix. Du quartier de La Croix en Guadeloupe. Et après une fois que boum BAC en poche, du coup moi je suis parti en France pour faire mes études, et en fait pendant ma période du lycée, j’ai rencontré un mec à l’internat en fait, qui avait un logiciel Fruity loop studio, et à partir de ce jour là, je crois que c’était à partir de la première j’ai commencé à faire des beets, en seconde à Baimbridge, au lycée de Baimbridge. A partir de là j’ai commencé à faire des instrumentales, je les faisaient tourner autour de mes potes, ils me disaient qu’ils kiffé du coup à force et à force et à force, j’apprenais de nouveaux trucs. En 2012, 2013 par là, j’ai sorti mon première album qui s’appel Un Pas. Donc je l’ai enregistré, une partie à été enregistré en Guadeloupe, l’autre partie à été enregistrée à Montpellier. En même temps toujours aux alentours de 2012, 2013 on à fondé, non je n’ai pas fondé le 142 Désibel. On m’a invité en fait à venir au studio, j’ai kiffé du coup je suis entré dans l’équipe. On se veut en gros, comme dirait Stélio et Worker, on se veut pirates de la musique. C’est à dire que c’est hippie, pirate, on a un cosmos, c’est assez impressionnant. Et ce qui est bien en fait au 142 Désibèl, c’est que chacun à sa spécialité, chacun à son style et se sont des styles qui sont liés avant tout par l’amitié, donc ça fait que quand musicalement ça se rencontre, ça percute. Et récemment, plus récemment on a sorti une dernière vidéo qui s’appel SDDP, donc sex drogues drinks and party. Le 142 Désibèl, c’était des potes que j’vais depuis le collège et chacun avait fait son petit bout de chemin et puis finalement boum, tout le monde c’est retrouvé ensemble et puis on à commencé à faire des sons, de la musique, il y a des vibes qui ont commencées à se créées, des affinités aussi qui se sont faites et ensuite on à tourné le clip de He and She, c’était en 2014 je crois. Et ça à été un sacré succès en fait. Non avant on a tourné Ou sé sel après on a tourné le He and She et se sont des morceaux que les gens en fait ils kiffe bien les entendre puisque se sont des mélodies qui sont assez cool en fait, assez posées. Et ça change un petit peu en fait, de ce que l’on a l’habitude d’entendre en Guadeloupe. Donc ça va être surtout de la Trap Music, ça va être du Rap, des trucs assez, redondants, c’est le mot. Du coup au 142 Désibèl, on a plus vocation en fait, depuis a emmener du nouveaux, du nouveaux et des vibes originales.
TLFWI@ : quelles sont tes influences musicales ?
Cyril : Tout d’abord le 142 Désibèl, ça c’est dis ça y est c’est placé. Ensuite par genre ça va être beaucoup d’électro hip-hop, d’électro-pop, du jazz aussi, du hip-hop, la base. Le Dancehall, moi pas, parce que vraiment en ce moment c’est pas trop, c’est pas très riche en ce moment comme musique, enfin je trouve. Sinon après des artistes que je pourrais citer, il y a le 142 Décibel encore une fois. Parce que en fait c’est vrai que j’écoute pas beaucoup d’artiste locaux parce que ça devient assez redondant. J’écoute plus à l’extérieur, ça va être du Flying Lotus, ça va être du Tailor McFerrin, ça c’est très en ce moment, c’est celui que j’écoute. Après c’est Kashmir4, électro hip-hop, elle aussi elle éclate ma tête. Kashmir4, il y a qui d’autres sur mes playlistes ? Voilà, en soul on va avoir du Ericka Badou. La chaîne que H24, que je suis branché c’est Magestic Casual sur youtube, c’est une chaîne qui passe enfin, si vous écoutez Magestic Casual, vous verrez tout de suite en faite dans quoi est-ce que je me projète. Ensuite, voilà, faut savoir comme je l’ai dis le milieu musical en Guadeloupe il est assez pauvre je trouve, assez pauvre. On a des talents, on a des artistes mais, c’est comme si en fait, c’était un espace de cercle qui tourne, qui tourne, et qu’il y a personne qui voulait sortir de ce truc là. C’est-à-dire que les gens vont faire de la Trap, les mêmes thèmes vont revenir, c’est ouais machin cocaïne, ouais etcétéra majijuana. Non les gars, du calme, je suis arrivé, j’ai pris du recul et je me suis dis non je préfère faire un hip-hop créole parce que c’est ce que j’aime faire à la base. Mais sur d’autres sonorités, d’autres tonalités, sur d’autre énergies également.
TLFWI@ : Nomis si tu pouvais te décrire en deux mots ?
Nomis : Bonjour, Nomis en trois mots : simple, naturel et efficace. Mon parcours personnel, moi, alors je suis né le 29 Janvier 1994 à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe et d’une famille cas musicienne presque du côté de mon papa en tout cas et du coup j’ai toujours été bercé depuis très jeune dans la musique dans toutes les musiques possibles et inimaginables. Grâce à mon frère aussi, qui est plutôt intégré à la musique underground et j’ai vraiment eu différents horizon depuis très jeunes quoi. C’est musique, musique, musique, j’ai eu de la musique autour de moi depuis vraiment tout petit et ça fait vraiment parti de ce que j’ai envie de faire demain et je ne m’arrêterai pas à là, d’aussitôt quoi. C’est justement monsieur Cyril D’Alexis qui m’a fait chanter mon premier son, il m’a fait enregistré le son en fait. C’était justement grâce au Small Chanel, c’était vers quelle année ?
TLFWI@ : Au lycée ?
Nomis : Ouais, non on étaient au collège. Voilà on était début collège, sixième. C’était justement, nos premiers petits délires où on a fait des petits tubes avec Cyril, grâce à lui.
TLWI@ : D’accord. Donc c’est vraiment ton groupe d’ami qui t’a donné envie de chanter ?
Nomis : Ouais. C’est mon groupe d’ami, au delà que je sois en fait intégré dans une famille de musicien, j’avais pas forcément envie de chanter dès le départ. Mon père m’a toujours habitué à chanter derrière le piano, a partager la musique avec lui. Mais je n’avais pas forcément tout de suite la fibre de la personne qui va aller derrière le micro dans un studio ni quoique se soit. Mon frère allait déjà dans les studios, je le voyais chanter, ça m’intriguais, ok, mais il ne faisait pas forcément le style auquel j’appartenais, il faisait de la Dancehall et j’étais pas forcément à côté de ça. Donc du coup c’est pas forcément mon père ou mon frère qui dés le départ m’a fait me dirigé directement vers la musique. Mais c’est vraiment plutôt mes amis en fait.
TLFWI@ : Est-ce que tu joues d’un instrument ?
Nomis : Oui, je joue du piano en fait depuis tout petit j’ai pris deux ans de piano en fait vite fait depuis petit, en fait les bases. Puis autodidacte depuis aujourd’hui.
TLFWI@ : Quelles sont tes influences musicales ?
Nomis : Alors mes influences musicales : Super Combo, mon papa. Et tout le groupe et Patrick Saint Eloi. Américain on va dire, c’est tout ce qui soul, jazz R&B, c’est la mélodie, c’est les harmonies.
TLFWI@ : Mise à part la musique, quelles sont tes passions ?
Nomis : La dance, le hip-hop. La culture en fait, c’est vraiment la culture hip-hop en fait, c’est vraiment la culture hip-hop. Que ça soit grave ou je sais pas quoi, c’est tout le hip-hop. Et le gospel j’en ai pas fait beaucoup mais tout ce qui est choral et chants ensemble c’est quelque chose qui me plaît beaucoup.
TLFWI@ : Est-ce que comme Cyril tu souhaiterai dénoncer certaines choses qui son vues en Guadeloupe ?
Nomis : Oui, il y a déjà des sons prévus pour, c’est dans l’optique en fait, dans mon esprit en général. Bien sur, il y a des choses qui ne vont pas bien et il faut le dire.
TLFWI@ : Quels sont tes projets professionnels ? Donc qu’est-ce que tu fais en ce moment ?
Nomis : J’ai rencontré des gens à Toulouse qui ont une oreille musicale assez importante et je me suis armé de ces gens là, on s’est on va monter un petit studio et depuis je suis chez moi, j’écris. En fait, je fais de la recherche parce que je me suis pas trouvé complètement, musicalement et je suis complément encré, à fond, dans ma musique.
TLFWI@ : Tu te consacres pleinement à la musique en fait.
Nomis : Voilà.
TLFWI@ Est-ce que tu pourrais te décrire en trois mots ?
Samy : La musique Gwoka, de l’art et de la méditation transcendantale. J’ai toujours été intéressé par l’art, dans la mesure où je viens d’une famille d’artistes. Ma mère est chanteuse, mon père a été comédien, il est musicien, il est peintre, il est danseur, sculpteur. Il fait absolument tout. Du coup, depuis petit j’ai toujours crée, a commencer par le dessin, beaucoup pus tard en grandissant a m’intéressé à la musique Gwoka. Puis, est arrivé l’art contemporain. J’ai trouvé ça intéressant de voir des artistes qui allaient au delà du beau, qui allaient au delà de la forme, qui s’intéressaient à leurs actualités et qui mettaient leurs personnalités de-dans. Donc, j’ai été voir comment avec le Gwoka je pouvais métisser l’art contemporain. J’aime vivre des choses et des sensations intenses et les transposées ailleurs, que se soit par la musique, que se soit par la performance, que se soit par la peinture. J’ai un petit bout de chemin que j’aime bien. J’ai commencé à faire des petites bandes dessinées quand j’étais enfin avec les copains à l’école. Puis une classe préparatoire aux métiers d’arts, après j’ai postulé pour faire les concours des Beaux-arts. Là je suis aux Beaux-arts à Montpellier. Puis j’ai fais deux ou trois expos. Il m’est arrivé de faire des Happening, de vendre deux, trois tableaux à gauche, à droite. J’ai fais une expo internationale a Art Bémaho grâce à Jean-Marc Hunt, ça c’était un souvenir vraiment intéressant, vraiment une expérience interessante. Ce mois d’Avril, j’ai fais une performance au château de Castri. Je suis très ambiguë, très entre deux en fait. Je ne sais pas du tout ce que je veux, mais je suis convaincu de ce que je ressens et ce que je sais faire ressentir, ça c’est moi.
TLFWI@ : Qu’est-ce que tu aimes aborder dans tes oeuvres ?
Samy : La culture Guadeloupéenne est tellement vaste, tellement large que j’aime récupérer des choses là dedans et les remette au goût du jour, contemporain. Que se soit de l’ordre du conceptuel par exemple, que de concevoir quelque chose je trouve ça intéressant. Je peux reprendre le principe du masque de carnaval et me pointé au Musée Fabre pour me badigeonner le visage à l’instar d’un masque de carnaval. Et voilà, je deviens un portrait parmi des portraits, je fais de la peinture à mon époque devant leurs peintures d’époque et je trouve ça génial.
Ma vie s’est vraiment attachée à la culture Guadeloupéenne en grandissant. Je me rappel que j’allais au lycée avec un chapeau de paille, on m’appelait super Gwoka ou monsieur Gwoka je sais plus trop quoi. En grandissant j’ai vraiment pris conscience de mon entourage, de ma musique, de ma culture, du fait d’être Guadeloupéen. Et le Gwoka c’est vraiment quelque chose de très puissant. Quand on marche dans la rue piétonne, on est pas obligé d’arriver devant les musiciens pour avoir les tripes en adrénalines quoi, devant les gros tambours d’Akiyo, ouais toute ma force elle vient de là, en grande partie. En arrivant, quand on est arrivé à Montpellier, il y avait une association de Gwoka du nom de Ticonodo, qui savait déjà qu’on arrivaient, ils nous ont accueillit. Ils nous ont été a nous installer, puis j’ai fréquenté les associations de Gwoka de Montpellier.
Angélique Lakia-Soucalie
E.LM.S pour TheLinkFwi@ l'Actualité en un clic