Mardi dernier, se tenait la 1ère Instance du procès de Nicolas Chaulet, barman de profession accusé d'avoir proféré des injures à caractère raciales en présence de témoins. L'affaire avait fait grand bruit sur la toile. Malheureusement le Tribunal n'a pas eu l'occasion d'examiner les faits, et a reporté le procès à Septembre prochain !
Beaucoup de monde, mardi dernier, dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Basse-Terre, où Nicolas Chaulet était attendu afin de répondre des poursuites ouvertes pour injures publiques à caractères raciales, dégradation, et menaces de mort. Si de nombreux membres du journal Rebelle, de la CGTG ou encore de l'UGTG au premier rang duquel figurait Élie Domota, avaient fait le déplacement, c'est encadré et non escorté de plusieurs fonctionnaires de police que le prévenu a, de son côté, fait son entrée. Les avocats de la partie civile, au nombre de 8 étaient présents. L'un d'eux a dit : " Pour un peu, on penserait que la victime c'est elle "(Nicolas Chaulet). En ce qui concerne l'audience, elle n'aura duré qu'1h15 avec des Débats durant lesquels les faits survenus le 18 Mars dernier n'auront jamais été examinés par les différentes parties. Alors que l'affaire était parvenue à déchaîner les passions dans tout l'archipel, la présidente du tribunal a, en effet, juste eu le temps de confirmer la nature des propos reprochés au prévenu, avant que l'un des conseils de la défense ne sollicite un renvoi.
A priori, les termes de « sales nègres » , d'« espèces de macaque » ou encore de « sale noir » retenus dans la prévention, n'ont pas été sans conséquence dans le quotidien du jeune homme, né en Haute-Savoie et aujourd'hui âgé de 32 ans. C'est, du moins, ce qu'a assuré son avocat : « Un véritable buzz a été créé autour de cette affaire. De manière assez agressive d'ailleurs puisque sur les réseaux sociaux, des appels au meurtre ont été lancés. Tout cela ne permet pas d'aborder les faits, devant cette audience, de manière sereine. »
Il n'en a guère fallu davantage pour provoquer la colère de la partie-civile qui s'est rapidement élevée contre cette manoeuvre.
Des ténors du barreau dans l'affaire :
« Que cette affaire provoque quelques émois parmi la population guadeloupéenne, ça peut se comprendre. Mais au sein de cette salle d'audience, entend-on des brouhahas ? Où est le trouble à l'ordre public évoqué ? En quoi la sérénité des débats est-elle menacée ? » , a vivement réagi Me Tacita, en tenant rappeler quelques vérités : « À un moment, il faut arrêter d'inverser les choses et de se poser en victime. La victime, dans cette histoire, ce n'est pas Nicolas Chaulet, mais notre client!
Loin de ne viser uniquement la partie adverse, les conseils de ce dernier en avaient également gros à l'encontre du ministère public, pourtant à l'origine des poursuites. À en croire Me Sarah Aristide, les services du procureur, à l'instar de ce qui s'était « produit dans l'affaire Sylvie Hayot, ont de nouveau commis une grosse boulette en citant le prévenu par procès-verbal pour des injures raciales. C'est interdit pas la loi puisque cette prévention relève du droit de la presse. »
C'est dans ce contexte de passes d'arme juridico-procédurales, que le représentant du ministère a été contraint de se justifier avant de requérir. Assurant être dans les clous, le substitut n'a pas hésité l'instant d'après à tancer la défense : « Il existe en effet un usage judiciaire à Basse-Terre qui veut que le parquet ne s'oppose pas à une première demande de renvoi, même si celle-ci a été très maladroitement justifiée par les conseils du prévenu. »
Le tribunal a suivi, en renvoyant le dossier à l'audience du 18 septembre prochain, 8 heures, « dans l'intérêt d'une bonne administration de la justice.
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