La Guadeloupe et la Martinique deux îles "soeurs" qui pourtant, se divisent à nouveau. La cause de cette division : le projet de TEPSCAN CYCLOTRON développé en deux programmes distincts propres à chaque île.
La Guadeloupe et la Martinique se déchirent à nouveau ! Cette fois il ne s'agit pas de banales querelles de voisinages, les îles "soeurs" se déchirent à propos de l'implantation du Cycltron. La Guadeloupe requiert l'implantation d'un Cyclotron dans chaque Département Français d'Amérique, à savoir la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, tandis que la Martinique elle désire plusieurs cyclotrons sur son territoire. Cela fait un an, que cette question de santé publique divise les deux îles ! Entre coups bas, ambition politique et arrivisme la Martinique semble prête à tout pour avoir ces Cyclotrons au détriment de la Guadeloupe et de la Guyane !
Qu'est ce que le Cyclotron ?
Le cyclotron est un équipement qui participe au diagnostic de nombreux cancers et pathologies cardiovasculaires. Il fonctionne avec un autre outil le TepScan , qui est au coeur du processus de l'imagerie médicale, mais le cyclotron qui l'alimente en produisant le marqueur radioactif qui cible les cellules cancéreuses. Pour l'instant, ni la Guadeloupe, ni la Martinique ne possèdent de Cyclotron et la question de l'implantation de l'appareil divise les deux îles ! Deux missions d'expertise ont d'ailleurs été diligentées par le gouvernement pour déterminer où il serait le mieux en place.
Quelle est la source de cette division ?
Deux projets sont actuellement portés par les deux îles, deux projets qui seraient l'épicentre de cette division fratricide, où tous les coups sont permis. En Martinique on parle du projet CYPAG : ou Cyclotron pour les Antilles-Guyane (CYPAG). Le projet qui comprend l’implantation d’un seul cyclotron en Martinique. Il s’agit d’un cyclotron de niveau 3, d’une puissance de 18MeV (Mega electron Volt) équivalente à la puissance du cyclotron implanté à la Réunion depuis 2007. Il permettrait de produire plusieurs isotopes (ou traceurs) dont celui issu du fluor, le fluodesoxyglucose (F18), destiné à un usage clinique sur place ainsi qu’en Guadeloupe et en Guyane, quand un service de médecine nucléaire y sera opérationnel. L’ambition du projet ne se limite toutefois pas aux DFA. Il précise que le cyclotron « pourrait également être utilisé pour des patients de la Caraïbe ». Ce cyclotron permettrait également de produire d’autres isotopes de la Pharmacopée Européenne, comme ceux issus de l’oxygène (O15), de l’azote (N13) ou du carbone (C11), lesquels pourraient techniquement, s’ils sont produits, servir en Martinique mais pas ailleurs. En effet, Guadeloupe et Guyane ne pourraient alors pas en bénéficier car leur transport serait impossible du fait de leur durée de demi- vie trop courte : deux minutes pour O15, dix minutes pour N13 et vingt minutes pour C11.Seul F18 serait exportable, sa demi- vie étant d’une heure et cinquante minutes. En Guadeloupe, c'est le projet CIMGUA : Ce projet comprend l'implantation d'un cyclotron dans chaque DFA (Guadeloupe, Martinique,Guyane). Il s'agirait de cyclotrons de niveau 2,développant une puissance inférieure à 12Mev. Ils permettent de produire les mêmes traceurs de la Pharmacopée Européennes que les autres cyclotrons. Outils déjà utilisés en France, c'est le cas du Centre Petnet en Région Parisienne ou le Cas des hôpitaux de Toulouse qui utilisent des cyclotrons de même puissance.Leur utilisation se ferait dans le cadre de la Pharmacie à Usage Intérieur (PUI) et la question de l'exportation des traceurs ne se poserait plus ! En fin de vie cet outil à la puissance modéré pourrait être démantelé là où le projet de la Martinique, plus puissant serait enseveli sous du béton.
La Gestion du Cyclotron :
En France, la loi stipule que si un ou plusieurs industriels disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) des traceurs en question sont en mesure de les produire et les livrer aux établissements de santé, alors ces derniers sont obligés de s’approvisionner auprès de ce (ou ces) distributeur(s) en respectant les procédures de marchés publics.
La loi précise également que s’il n’y a pas d’industriel pouvant fournir les établissements de santé alors, ils peuvent être autorisés à les produire eux- même dans le cadre de leur PUI. Aux Antilles- Guyane il n’existe aucun industriel. Le projet Cypag prévoit donc un partenariat avec un industriel comme ce qui est observable à la Réunion.
Pourquoi le projet Guadeloupéen annihilerait l'ambition Martiniquaise ?
La condition sine qua non du projet martiniquais est que le bassin de population soit suffisamment important pour permettre la rentabilité d’un cyclotron de type 3.Avec plus de 400000 habitants, la Guadeloupe « ne peut pas » être hors de ce projet car il ne serait pas pérenne sans l’apport numérique de sa population. Chaque département pourrait pourtant bénéficier d’un cyclotron, mais cela impliquerait une révision à la baisse des ambitions du Cypag. D’un point de vue budgétaire, le projet Cimgua semble réalisable.En Guadeloupe par exemple, à ce jour le conseil régional s’est prononcé à l’unanimité pour l’attribution d’une enveloppe budgétaire prenant en charge le cyclotron dans son intégralité. La ville des Abymes a également offert un terrain en vue de son implantation, et la population s’est approprié le sujet avec une pétition qui compte plus de 25000 signataires.
Coups Bas de Letchimy pour arriver à ses fins !
Pour arriver à son ambition le Président du Conseil Régional de la Martinique, Serge Letchimy a écrit une lettre au Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Marisol Tourraine mais aussi à Manuel Valls. Dans son courrier de deux pages, le président du conseil régional rappelle tout d’abord que les Départements Français des Amériques ont besoin de l’implantation d’outils tels que le TepScan et le cyclotron. Les populations de Guadeloupe Martinique et Guyane bénéficieraient ainsi d’équipements importants pour une couverture médicale « de pointe ».
Aussi selon lui, le vieillissement des populations en particulier de Guadeloupe et Martinique « plaide en faveur de la mise en place urgente et cohérente d’un équipement en la matière ». Par la suite, le courrier revient sur les missions diligentées par la ministre de la santé puis sur la question au cœur du débat depuis plusieurs mois aux Antilles : « un cyclotron ou trois cyclotrons de petit format ».Transitions toute trouvée pour l’élu, qui évoque alors les expériences de baby cyclotron bulgares et britanniques. S’en suit une série d’appréciations de Serge Letchimy concernant la procédure d’installation de tels équipements, leur implantation en France et l’aspect de sécurité publique qu’elle soulève.Enfin il conclut en faisant part de son intention d’être attentif à la prise en compte des avis émis par les deux missions d’expertise dans la solution qui sera retenue.S’il se défend de vouloir « rentrer dans une compétition inopportune entre régions » le président de la région Martinique dresse pourtant un tableau qui prête à confusion. Après avoir parlé du choix à faire entre un cyclotron unique ou trois cyclotrons de petit format, l’auteur du courrier met en garde contre les baby cyclotrons, dont il qualifie les premières expériences, à l’étranger, de « problématiques », puis il rappelle l’enjeu pour la vie des populations « au vu des manipulation de produits radioactifs adossées à un tel appareillage ».
Pour rappel, chaque année plusieurs milliers de Guadeloupéens et de Martiniquais meurent du Cancer, les chiffres portent à 1300 décès liés au cancer chaque année. Outre les aspects budgétaires, de lobbying, populaire et technique, il serait tant qu'il y ait une entente car il en va de la santé de nos concitoyens dans le besoin urgent !
E.L.M.S Pour TheLinkFwi@