L'affaire semblait bouclée, depuis le dernier verdict du Tribunal Administratif de Nice dans les Alpes-Maritimes, condamnant Yannick Tavolaro pâtissier de Grasse au retrait de ses "oeuvres". Les pâtisseries pourront être vendu, c'est la décision du Conseil d'Etat.
La polémique enflait au début du mois de Mars dernier, en cause, des pâtisseries, pour le moins surprenantes. Yannick Tavolaro pâtissier depuis 34 ans bientôt en retraite et jusque là inconnu, était au coeur d'une polémique reprise par l'ensemble des réseaux sociaux et chaînes d'information.
Le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) reprochait au pâtissier des Alpes-Maritimes de vendre des pâtisseries qui seraient des "caricatures négrières". L'association exigait d'ailleurs "le retrait immédiat de ces pâtisseries racistes et se réserve le droit de porter plainte pour incitation à la haine raciale". Ce dernier s'en défendait vigoureusement ! Face à l'ampleur qu'a prit cette polémique, un mouvement de soutien fut lancé sur Facebook et déjà un rassemblement avait eu lieu à Grasse dans les Alpes Maritimes.
Révélée par le Parisien-Aujourd’hui en France, l'affaire des pâtisseries, agite encore la ville de Grasse dans les Alpes-Maritimes. Que représentent ces pâtisseries ? : Les plus gourmands y verront un enrobage de chocolat noir garni de mousse et de croquant sablé. D’autres, un véritable scandale. Ces gâteaux sont des créations intitulées "Dieux" et "Déesses" et exposés dans la vitrine de la boulangerie de Yannick Tavolaro, propriétaire de l’enseigne "Aux délices de Grasse".
Le CRAN ne digère pas les "doudous" !
Des délices que ne digère pas le Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui estime que ces pâtisseries représentent "des personnages obèses, recouverts de chocolat noir et affublés de sexe aux proportions démesurées". Le Cran soutien que ce sont des"caricatures négrières". Des propos qui choquent Yannick Tavolaro qui ne comprend pas pourquoi et comment est née cette controverse car depuis 15 ans il les réalise ! Dans son interview accordée au Parisien, le pâtissier dit " Je ne suis pas raciste, pas plus que mes clients", il assure que ses amis Antillais lui ont même commandé cette pâtisserie pour la Saint-Valentin. Le Cran lui, estime encore aujourd'hui, que ces pâtisseries sont inspirées d'un ancien gâteau qui s'appelait "négresse" et qu’elles sont comparables à "la vision de Tintin au Congo, l'obscénité en plus". "Ces friandises s'inspirent des fantasmes coloniaux concernant les Noirs et tournent en ridicule les religions africaines en présentant ces divinités sous un jour grotesque, tout juste bonnes à être croquées", affirme Louis-Georges Tin, le président du Cran.
Le 28 Mars dernier, soulagement pour le CRAN, le Juge du Tribunal Administratif de Nice, donnait gains de cause à l'organisation en, condamnant le Pâtissier. Dans le verdict on pouvait lire, les annotations suivantes : Le juge avait en effet ordonné au maire de Grasse, Jérome Viaud, « de prendre dans le cadre des pouvoirs de police qu’il tient de l’article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales une mesure d’interdiction d’exposition au public de deux figurines en chocolat portant atteinte à la dignité humaine...Le juge des référés a estimé que l’exposition de ces deux figurines en chocolat noir, destinées à la vente et mises en vitrine dans une boulangerie du centre-ville, dénommées respectivement « Dieu » et « Déesse » prenant la forme de deux personnes de couleur représentées dans des attitudes grotesques et obscènes portait atteinte, et cela en l’absence même de volonté malveillante de leur créateur, à la dignité de la personne humaine et plus particulièrement à celle des personnes africaines ou d’ascendance africaine (…) ».
Annulation de la décision par le Conseil d'Etat :
Coup de théâtre ! trois semaines après le premier verdict, le Conseil D'Etat, a annulé hier, jeudi 16 Avril la décision prise par le Tribunal Administratif de Nice. Le juge des référés du Conseil d'Etat, qui ne statue pas sur le fond de l'affaire, a annulé cette décision. Le communiqué du Conseil d'Etat, stipule : "Si l'exposition (...) de pâtisseries figurant des personnages de couleur noire présentés dans une attitude obscène et s'inscrivant délibérément dans l'iconographie colonialiste est de nature à choquer, l'abstention puis le refus du maire de Grasse de faire usage de ses pouvoirs de police pour y mettre fin ne constituent pas en eux-mêmes une illégalité manifeste portant atteinte à une liberté fondamentale qu'il appartiendrait au juge administratif des référés de faire cesser", estime-t-il notamment dans sa décision.
Il n'y a donc pas racisme, estime le Conseil d'Etat qui a autorisé le pâtissier de Grasse à vendre ses "doudous".
E.L.M.S pour TheLinkFwi@ l'Actualité en un clic !!