Autorisé par la Préfecture en Novembre de dernier, dans le cadre de la lutte contre le Chikungunya, l'usage de Malathion vient d'être suspendue. En cause, un rapport de l'OMS qui classe le Malathion dans la catégorie des cancérogènes probables ! Il a été utilisé en Guyane en zone urbaine !
Le Malathion classé cancérogène par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) :
Une note de deux pages datée de vendredi, et divulguée le jour même par Le Figaro, vient remettre le malathion et ses risques au-devant de l'actualité. Rédigée par l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (IARC), elle résume les résultats de tests effectués sur cinq herbicides et insecticides, dont le malathion. Pour cet insecticide la note évoque notamment des risques de cancer, cancers du sang, de la prostate, des dégâts chromosomiques et des perturbations hormonales. L'IARC se base notamment sur des études réalisées depuis 2001 aux États-Unis, au Canada et en Suède. Pour rappel, l'usage du malathion dans ces pays a notamment été utilisée comme argument en Guyane, pour convaincre que les risques étaient limités.
Depuis vendredi, cinq pesticides ont été classés comme cancérogène "probables" ou "possibles" pour l'homme : on compte l'herbicide glyphoate, les insecticides malathion et diazinon.Pour ce qui est des risques cancérigènes du glyphosate et des insecticides malathion et diazinon, l'Iarc note qu'il existe des "preuves limitées" chez l'homme en ce qui concerne les lymphones non hodgkiniens, des cancers du sang. L'Iarc cite également le cancer de la prostate pour le malathion, qui continue a être utilisé de manière importante par les agriculteurs, et le cancer du poumon pour le diazinon, dont l'utilisation, limitée, est en baisse depuis les restrictions imposées en 2006 par les Etats-Unis et l'Europe. La classification de l'Iarc n'a toutefois aucun caractère contraignant pour les Etats. "Il revient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations, des législations ou des interventions de santé publiques", note l'Iarc dans son communiqué.
Le malathion un produit hautement toxique pour l'homme ?
Dans sa publication, l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé évoque des risques cancérigènes du malathion et note qu'il existe des "preuves limitées" chez l'homme en ce qui concerne les lymphones, non hodgkiniens, des cancers du sang. L’OMS cite également le cancer de la prostate pour le malathion.
"Par définition, les pesticides et les biocides sont faits pour tuer des organismes vivants, ils sont donc dangereux, explique de son côté, Claudine Joly, membre de France Nature Environnement en charge des questions de pesticides. Face à de nouvelles molécules peu efficaces, on voit réapparaître ces anciennes molécules, telle que le malathion, qui sont dangereuses pour la santé et l’environnement. Les utiliser n’est pas le meilleur choix, mais il est difficile de dire aux gens en pleine épidémie de chikungunya : "Mettez une moustiquaire, on ne peut rien faire". "Il faut bien agir", estime Claudine Joly pour qui "il serait préférable de travailler sur le long terme pour trouver des solutions moins dangereuses pour l’homme et l’environnement."
Sur ce site vous verrez toutes les conséquences du malathion:
http://www.sagepesticides.qc.ca/Recherche/Resultats.aspx?search=matiere&ID=141
Pas de Déclaration de Paris : Silence des ministres !
Depuis l'annonce de sa dangerosité, la Préfecture de Guyane a suspendu les épandages de malathion sur son territoire. Pour l'heure aucune décision n'a été prise au niveau national, il y aurait comme un silence de la part de Paris, il s'agit pourtant d'une affaire de santé publique ! Aucune consigne, aucune réaction de la part des ministres de la Santé, de l'écologie ou de l'Outremer, qui souvenons nous en Novembre dernier avaient toutes les trois prises position pour l'usage de malathion en Guyane, mais aussi en Nouvelle-Calédonie afin de lutter contre les épidémies de Chikungunya et de Zika. Face à ce silence, des sénateurs Guyanais s'insurgent. Parmi eux, la sénatrice écologiste Aline Archimbau ou le conseiller régional d'opposition José Gaillou. L'élu guyanais se lâche, évoquant « un sentiment mitigé de dégoût et de colère, tant le mépris fut de circonstance par les responsables de la démoustication en Guyane à l'égard de Guyane Écologie et du collectif Stop malathion » . José Gaillou s'en prend directement au président du conseil général, Alain Tien-Liong, et aux services de l'État, dont l'Agence régionale de santé (ARS), qu'il juge « irresponsables » et « incompétents » . Craignant des conséquences similaires à ce qu'ont pu connaître les Antilles avec le chlordécone.
L'homme politique a de quoi s'énerver, interdit en France hexagonale depuis 2008, le Malathion a fait l'objet d'une dérogation spéciale en Août 2014, de la part des Ministères de l'écologie, de l'Outremer et de la santé pour un retour des pulvérisations, malgré les précautions prises : les risques étaient connus ! E.L.M.S pour TheLinkFwi@