Beaucoup de gens aimeraient sans doute savoir pourquoi Air-Caraïbes n'est pas allé au bout de son achat de Corsair. C'était l'enthousiasme à l'annonce de se rachat, soudain : il renoncèrent. Comme le quotidien " Le Monde" nous avons chercher à savoir.
Le jeudi 5 Mars dernier, dans un communiqué de presse, la Compagnie Vendéenne déservant la Caraïbe annonçait la fin des négociations de rachat de Corsair. Il y auraient eu des difficultés dans les négociations entre les deux parties. Pendant quinze jours, le monde de l'aéronautique y croyait, et pourtant le mariage ne se fera jamais. Aucune raisons de ce revirement n'a été spécifié ni par le groupe Dubreuil, ni par la direction de Corsair ni par les syndicats.
Selon les première explications avancée par le quotidien français Le Monde, les raisons avancées sont les suivantes :
Des promesses qui n’ont pas convaincu
A l’origine, la maison mère d’Air Caraïbes imaginait que ce rachat se ferait en douceur. Elle pouvait croire avoir acheté la paix sociale chez Corsair en promettant par avance qu’il n’y aurait « pas de plan social ». Le groupe Dubreuil s’était même engagé à conserver la marque Corsair et à ne pas supprimer de lignes aériennes. Las, ses promesses n’ont pas convaincu les 1 158 salariés de Corsair. Inquiets surtout après les déclarations de Marc Rochet, président du directoire d’Air Caraïbes, qui s’était fixé comme « objectif (…) la remise au profit de Corsair » structurellement en pertes.
Le patron d’Air Caraïbes invitait déjà les 1 158 salariés de Corsair à faire des « efforts de productivité ». A l’appel des syndicats qui exigeaient des « garanties » en matière d’emplois, les personnels avaient lancé un premier mouvement de grève du 28 février au 2 mars. Le groupe Dubreuil aurait-il été effrayé par le coût de ces grèves ? Selon les syndicats, elles auraient déjà coûté 4 millions d’euros à Corsair obligé d’affréter des avions et de remplacer les équipages.
Des Risques juridique :
Outre un gouffre financier, le groupe Dubreuil pouvait aussi redouter un risque juridique. En cause, la volonté du groupe de créer une nouvelle société où auraient été logés les onze long-courriers A350 commandés pour constituer la future flotte de la compagnie. Les salariés de Corsair auraient été invités à la rejoindre mais à des conditions sociales revues à la baisse. M. Rochet avait déjà prévenu les pilotes, les hôtesses et stewards qu’ils devraient travailler plus, passant de 750 heures à 800 heures par an. Pire, redoutaient les syndicats, une « sélection » des personnels aurait été instaurée à l’entrée de la nouvelle société. Une démarche en contradiction, signalent certains, avec le code du travail qui garantirait le maintien des contrats de travail des personnels en cas de reprise de leur société.
Cette brutale rupture met un coup d’arrêt, au moins provisoirement, au projet du groupe Dubreuil de constituer un opérateur aérien français dominant à destination des Antilles. Avec le renfort de Corsair, Air Caraïbes aurait transporté près de 2,5 millions de passagers par an, soit 52 % de part de marché sur cette route, contre 43 % pour Air France, l’actuel leader. Justement, Air France aurait vu d’un bon œil cette amorce de consolidation qui aurait eu le mérite de rationaliser le marché sur cette destination.
Il n’empêche, si la reprise de Corsair a échoué, elle est toujours à vendre. TUI France n’en veut plus, lassée de devoir éponger des déficits chroniques. Pour s’en débarrasser, TUI serait même prêt à recapitaliser Corsair en réinjectant une fois pour toutes 17 millions d’euros. Après le groupe Dubreuil, TUI pourrait aller frapper à la porte d’IAG, maison mère de British Airways, que l’on a dit un temps interessé par Corsair. Sollicité, le groupe britannique n’a souhaité faire « aucun commentaire ».
E.L.M.S pour TheLinkFwi@
Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/03/05/pourquoi-air-caraibes-renonce-au-rachat-de-corsair_4588229_3234.html