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LE SALVADOR : DANGER, GANGS


Le Salvador, petit pays d'Amérique Central de six millions d'habitants est l'un des pays les plus criminels du Monde. En cause, la Guerre sanglante que se livrent deux célèbres gangs le MS13 et le 18Th Gang. Deux gangs ultra-violents, qui n'hésitent pas à éliminer les siens quand ils sont menacés.

Depuis, une décennie le Salvador petit pays d'Amérique Central qui borde le sud-ouest du Honduras et le sud-est du Guatemala, connaît une criminalité sans précédent. Deux gangs sont à l'origine de cette flambée de violence. Le MS13 et le 18th Street dont les activités criminelles vont au delà des frontières Salvadorienne. Créés au milieu des années 80, par des réfugiés Salvadoriens installés à Los Angeles, les gangs MS et 18th sont le fruit d'un héritage de violence, de misère et du racisme que les immigrés latinos connurent aux Etats-Unis. Désormais, on trouve des gangs MS et 18th Street dans trente Etats (sur 50) des Etats-Unis, au Canada, au Mexique, en Honduras, au Guatémala, au Nicaragua, au Philippine, au Portugal et même en Espagne.

Les affrontements entre les deux gangs sont violents à la limite de l'horreur. Le Salvador qui tentait de se relever après douze ans de guerre civile, est secoué par des assassinats quotidiens. On dénombre près de vingt meurtres par jour dans ce pays de six millions d'habitants.

Avec plus de 1000 homicides en août, le pays d'Amérique centrale bat des tristes records et sombre de plus en plus dans une guerre qui ne porte pas son nom.

Les Origines des Maras :

Au début des années 80 le Salvador petit d'Amérique Centrale ouvert sur le Pacifique, connait une guerre civile meurtrière où de violents combats opposaient la junte militaire d'idéologie d'extrême droite aidée par la CIA, qui lui fournissait armes et moyens technique et le FMLN (Front Farabundo Martí de libération nationale) d'idéologie marxiste,soutenu par Cuba et le Nicaragua qui le fournissaient notamment en armes notamment en AK-47, en RPK et en PKM. Durant douze ans qui paraissaient interminables, 100 000 personnes dont de nombreux civils perdirent la vie et plus d'un millions trouvèrent refugent dans les pays voisins mais surtout aux Etats-Unis, plus particulièrement à Los Angeles, dans le quartiers de Pico-Union, connu pour abrité de nombreuses communautés : des coréens, des vietnamiens, des chinois, des noirs et des latinos qui constituent la plus forte communauté (85,4% de la population.) mais Pico-Union est surtout connu pour son extrême violence entre les gangs des différents communautés.

C'est dans ce contexte d'immigration et de ségrégation qu'apparaissent les premiers Maras dont le but premier étaient la protection de la communauté Salvadorienne. Très vite, ils sont nombreux à adhéré au groupe, qui devient rapidement un gang aux activités criminelles violentes, allant du trafic de drogue, au braquage, en passant par le proxénétisme, le blanchiment d'argent, les assassinats ciblés et l'immigration clandestine vers les Etats-Unis. Le MS13, s'associa à plusieurs organisations mafieuses Sud-Américaine, dont les mexicains et leurs cartels ultra-violents.

Face à l'ampleur que prenait le MS13, un autre groupe le Clanton 14 vit le jour. Leur objectif était de contrer le MS13, mais un groupe fit sécession et se nomma, le 18th Street Gang. Nom éponyme de la 18th Street (18e Rue) près d'Union Avenue à Los Angeles. Le groupe prit de l'ampleur et les adhésions étaient nombreuses. Comme son rival, le 18th Street Gang prit de l'ampleur auprès de la communauté Salvadorienne et plus largement de la communauté latino, regroupant aussi bien des salvadoriens que des mexicains, des Honduriens, des Costa-Ricians et des Guatémaltèques. Comme son rival le 18th Street gang à ses codes, ses signes et son langage. Comme son rival, il s'adonne aux activités criminelles, tel que le trafic de drogue, le proxénétisme, le blanchiment d'argent, les extorsions de fonds et les attaques à main armée dans Los Angeles et sa banlieue.

Le MS13 et le 18th Street Gang recrute des membres de plus en plus jeunes. Certains sont au Collège, au Lycée, d'autres sont dans des centres pour jeunes délinquants. Les membres ont parfois 8 Ans, 10 ans, 13 ans, 15 ans ou 20 ans. Malgré leur jeune âge, les membres sont des meurtriers aguéris qui n'ont peur de rien et se sacrifient pour leur gang.

Les deux gangs commencèrent à s'affronter dans des bagarres de rues,suite à des petits "clashs". Bien vite, ses petits clashs devinrent des affrontements violents, parfois armer, où les victimes se comptaient par centaines. Le nombre d'assassinats dans la communauté paisible latino, tripla.

Face à l'hécatombe de cette guerre rangée, dans les rues de Los Angeles, les Etats-Unis votèrent une loi permettant l'expulsion vers le Salvador ou les pays d'Amérique Centrale, de tous les criminels endurcis,issus de cette communauté désormais crainte. Ils sont des centaines, des milliers de criminels ou d'apprentis criminels issus de ces gangs à se retrouver dans un pays meurtri par douze ans de guerre. Ils développèrent rapidemment de nouvelles activités illégales, bénéficiant de la corruption de certains agents de police et de la complicité d'une partie de la population civile. Les deux gangs, se retrouvèrent de nouveau face à face dans les rues de San-Salvador et redoublèrent de violence.

A la différence avec les Etats-Unis, certains membres des Maras n'hésitent pas à décapiter ou émasculer leurs rivaux, pour s'accaparer des "barrios" (quartiers).

Depuis, la République du Salvador, peine à endiguer l'influence des Maras et vit sous alerte constante. Selon les données officielles, il y aurait entre 2 000 et 7 000 assassinats par année, près de vingt homicides par jour.

Les maras sont un véritable défi pour l’Etat salvadorien, à la fois en termes de sécurité et de politiques sociales. D’une part, leur existence et leur contrôle de certains territoires remettent en question le monopole de la violence légitime des institutions. L’Etat est défié dans ses capacités à assurer la sécurité et la tranquillité des citoyens, une mission fondamentale des Etats modernes. La difficulté à maintenir la paix sociale contribue à éroder la confiance et la légitimité des institutions auprès des citoyens. Pauvre, sans véritable ressource financière, le gouvernement tente bien que mal à lutter contre ces bandes criminelles qui n'hésitent à affronter violement les forces de l'ordre, qui en payent le prix.

En Janvier 2015, la police avait recencé près de 4 232 homicides soit, 290 de plus que les 3 942 meurtres enregistrés pour l’ensemble de l’année 2014 qui avait déjà connu une forte poussée de violence (2 513 homicides en 2013). Le mois d'Août est sans doute, le plus meurtrier,avec un record de 907 homicides et ce chiffre pourrait augmenté. Les samedi 22 et jeudi 27 août ont été les jours les plus meurtriers avec respectivement 45 et 51 morts.

Le Salvador est ainsi l’un des pays les plus violents du monde, à l’instar de ses voisins le Honduras et le Guatemala où sévissent les « maras ». Le taux d’homicides s’élevait à 69 pour 100 000 habitants en 2011, selon les dernières estimations de l’office des Nations unies contre la drogue et le crime. Le Honduras avait cette année-là atteint le record de 92 homicides pour 100 000 habitants.

Les « maras » qui contrôlent des territoires entiers de non-droit, compteraient au Salvador 72 000 membres, dont 13 000 sont emprisonnés.

Depuis son accession au poste de président Salvador Sanchez Cerén a décidé d’opter pour la lutte frontale contre les criminels, recourant même à l’armée. Quelque 7 000 soldats patrouillent ainsi dans le pays. Et le gouvernement entend garder ce cap.« Nous allons poursuivre notre stratégie de combat direct et frontal face à la violence », a averti le ministre de la justice et de la sécurité Benito Lara. L’ancien procureur général du pays, Félix Safie, a, lui, recommandé au gouvernement de « mener une évaluation sur sa façon de lutter contre la violence ».

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