17 personnes dont huits ressortissants turcs kidnappés en Haïti.
- ELMS
- 11 mai 2022
- 4 min de lecture
Plus les jours passent plus Haïti plonge dans l'instabilité et l'insécurité. Meurtres, violence gratuite, des gangs ensanglante la première République noire. Plus personne n'est à l'abri. Pour preuve, le gang « 400 Mawozo », a détourné un autobus MetroTours, ce dimanche 8 mai, avec 17 passagers à bord.

Vingt-cinq ans après le retour de la démocratie. Douze ans après le terrible tremblement de terre de 2010, Haïti semble plonger de plus en plus dans le chaos. Pauvreté extrême, violence, kidnapping et guerre des gang sont le lot quotidien des haïtiens. Mais il en va s'en dire que, depuis la mort du président Jovenel Moïse tué par un commando armé, la situation déjà très difficile, est devenue incontrôlable.
Au regard des kidnappings, les cas se sont multipliés ces cinq dernières années. C'est la hantise de tous les haïtiens peu importe la catégorie sociale. Pour être honnête, ils vivent dans la peur des gangs armés, qui font la loi dans les quartiers populaires des grandes villes haïtiennes. Les forces de la PNH ( Police Nationale Haïtienne) peinent à endiguer le problème des 162 gangs et leurs 3000 membres actifs. Dans leur guerre de territoire, ils sèment la mort et le chaos. Cela donne à la population un sentiment d'abandon de la part des autorités.
En effet, la lutte pour le contrôle des territoires que se font ces gangs politisés et proches de certains partis politique a des accents de guerre civile qui ne dit pas son nom. Longtemps cantonnés dans les zones très défavorisées du bord de mer de Port-au-Prince, les groupes armés ont grandement accru leur emprise à travers la ville et le pays depuis l'automne 2020, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux. Ils n'ont pas de peine à recruter massivement parmi les jeunes chômeurs des quartiers défavorisés des villes et communes de la première République noire.
Il y a quelques jours, dans l'un de nos récents articles postés, nous vous relations la flambée de violence entre deux gangs violents de la capitale Port-au-Prince s'affrontent depuis le dimanche 24 avril 2022, les " 400 mawozo" qui contrôle la zone Croix-des-Bouquets " et son rival " Chen Mechan " qui contrôle les zones de Croix-des-Missions et Butte Boyer. Selon les journaux haïtiens, les " 400 mawozo" tentent de reprendre le contrôle du territoire de Butte Boyer perdu en 2018 au profit de « Chen Mechan » notamment Butte Boyer. Les populations sont la cible d'attaques barbares tels que des viols, des meurtres et certaines d'entres-elles sont mêmes brûlées vives dans leurs maisons.
Selon le journal Haiti Libre, la zone où les affrontements ont lieu, est hautement stratégique pour les bandes armées car elle permet le contrôle l'accès routier vers la moitié Nord du pays ainsi qu'entre la capitale haïtienne et la République dominicaine. D'autre part, elle est située à quelques centaines de mètres au Nord de l’aéroport international Toussaint Louverture.
Pas une personne n'est épargnée par les kidnappings. Pour preuve, dimanche 8 mai, un bus transportant dix-sept personnes a été détourné par les membres du gang 400 Mawozo. Selon Haiti Libre, le bus était parti dimanche matin à 9h de Santo Domingo et aurait dû arriver dans la capitale haïtienne en fin de journée. Mais peu de temps après son passage à la frontière, le véhicule a été détourné dans cette large zone, contrôlée depuis des années par le gang des 400 Mawozo, et personne n’a de nouvelles de ses douze occupants. Côté passagers, il y avait donc huit citoyens turcs, deux citoyens haïtiens à quoi il faut ajouter le chauffeur dominicain et l’hôtesse haïtienne.
Les ressortissants turcs sont âgés de 20 à 26 ans et ils venaient en Haïti dans le cadre d’une association de promotion de l’éducation et d’enseignement religieux (Ashape). Cette association haïtienne dont ils sont membres, travaille depuis 2019 dans le pays et fournit des cours de langues et d'enseignement religieux musulman, selon les informations disponibles sur le site internet de l'organisation.
A l'heure de la publication de notre article, nous sommes sans nouvelle des otages.
Noms des otages turcs :
Efil Onur, Kont Semiih, Kilic Sewa, Dorgan Beyer, Ayden Bedia, Kormaz Ibrahim, Candan Mesut et Torun Ramazan.
En avril dernier, la bande armée des 400 Mawozo avait séquestré dix personnes sont deux religieux catholiques français. À l'automne, un groupe de 17 missionnaires nord-américains et des membres de leurs familles, dont cinq enfants, âgés de 8 mois à 15 ans, avait été gardés en otage par ce même gang pendant plusieurs semaines.

Encore plus récemment, nous évoquions l'arrestation de " Yonyon" membre fondateur du gang " 400 Mawozo ", qui était incarcéré à la prison de Port-au-Prince et qui a été extradé aux Etats-Unis où il est poursuivi pour "importation d'armes de guerre" et "séquestration contre rançons de citoyens américains", précise le communiqué de la police haïtienne.
Les accusations nord-américaines se basent sur des informations selon lesquelles des armes, AK-47 et AR-15, ont été expédiés au 400 Mawozo par des intermédiaires du gang basés en Floride. En octobre 2021, le gang avait enlevé 17 missionnaires américains.
Malgré sa détention à la prison civile de Port-au-Prince, il continuait de diriger le gang 400 Mawozo à l'aide de son téléphone portable et aurait même tenté de négocier la libération d'otages et dans une moindre mesure sa propre liberté.
Selon ces mêmes sources Germine Joly gardait une grande partie de l'argent des rançons collectées pour acheter des armes et corrompre des policiers et des avocats. Selon les rumeurs l'extradition du chef de gang serait liée, à l'actuel guerre de territoire que se livrent les 400 Mawozo et leur rival " Chen Mechan " mais aussi à un possible projet d'évasion de l'accusé. Selon le Miami Herald " Pendant des semaines, des rumeurs ont circulé sur un projet d'évasion de prison impliquant le pénitencier national, et l'on craignait que Joly ne connaisse le même sort qu'Arnel Joseph, un autre chef de gang notoire que le FBI avait pris pour cible. Arnel Joseph a été abattu par la police en février dernier alors qu'il circulait à moto dans la ville de L'Estère après une évasion meurtrière de la prison civile de Croix-des-Bouquets. "
Il a été présenté ce mercredi à un juge fédéral qui lui a présenté les charges qui pèsent contre lui. Matthew Graves, le procureur fédéral du district de Columbia, a qualifié l’acte d’accusation de « pas en avant vers la justice pour les victimes qui se portaient volontaires en Haïti lorsqu’elles ont été enlevées et détenues pendant des semaines ».
Комментарии