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Rebecca Marival, une femme de l'ombre


Rebecca Marival est une attachée de presse pas comme les autres. Avec son style unique en son genre, cheveux coupés courts, bien souvent colorés, lunette de vue posée sur le visage, elle est une pro de l'image. La guadeloupéenne installée à Paris a un parcours professionnel des plus enrichissants. Attachée de presse, jet-setteuse, influenceuse, elle est dans l'ombre de nombreux artistes antillais et afro. Nous l'avons rencontré lors de notre passage à Paris.

Beaucoup se sont pris de passion pour la série Scandal et son personnage principal Olivia Pope, qui vit des aventures trépidantes avec son amant de président Fitz et ses associés Huck, Abby, Quinn, Cyrus Beene... Loin des clichés Hollywoodiens et des histoires de Shonda Rhimes, il existe dans le milieu artistique et musical ultramarins de vraies Olivia Pope. Parmi elles, Rebecca Marival. Cette attachée de presse originaire de la Guadeloupe, est la femme de l'ombre de nombreuses artistes et projets ultramarins. A bientôt 40 ans, la guadeloupéenne revient sur son parcours sur The Link Fwi.

The Link Fwi : Peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Qui est Rebecca Valentine Marival ?

Rebecca Marival : Je suis originaire de Guadeloupe , où j’ai vécu durant 12 années, je suis une jeune femme de bientôt 40 ans , mère d’un jeune homme de bientôt 19 ans. Je suis née à Paris et j’ai grandi à Nanterre en région parisienne dans les Hauts de Seine. Je me décrirais comme une personne passionnée et qui a une chance folle depuis presque 20 ans d’évoluer dans l’univers de la musique, des médias et de la communication. Aujourd’hui je me consacre essentiellement à mon métier d’attachée de presse.

The Link Fwi : Quel est ton parcours professionnel, personnel ?

Rebecca Marival : J’ai un parcours très riche. J’ai déjà fait tellement de choses en 20 ans que parfois il m’arrive d’oublier d’énoncer quelques expériences.

Je dirais que tout commence quand un jour Michel Salbot, alors directeur d’antenne de NRJ Guadeloupe me propose de faire un casting pour co-animer les Matinales 5h-9 h de la radio. Ce que je ferai durant environ 2 ans .En parallèle , j’écrivais pour la page culture de l’hebdomadaire Sept Magazine , aujourd’hui Nouvelles Semaine. Par la suite, j’ai intégré la rédaction de France Antilles. Je crois que j’y ai travaillé en tout bien 8 ans. Je me suis occupée des pages Culture, Sortir et people du quotidien. J’ai aussi en parallèle travaillé à la rédaction de La Une Guadeloupe. Par ailleurs , je me suis régulièrement retrouvée dans des coulisses de concerts où j’ai pu me familiariser avec les métiers de régisseur ou chargée de production. Je ne peux pas oublier également l’époque où je bossais sur l’émission musicale Big Up de Brother Jimmy sur Canal 10, ce qui a été aussi un bon tremplin pour ma carrière dans les médias . Je sais que j’oublie pas mal de choses car j’ai pas mal oeuvré dans l’événementiel sur des événements importants . Mon parcours professionnel a pris un beau tournant en 2009 quand je suis sollicitée pour animer les chroniques people de deux émissions télé en prime time de Guadeloupe 1ere. Puis en 2012, alors que je ne devais rester que deux semaines en vacances à Paris , j’ai décidé de ne pas rentrer vivre en Guadeloupe et depuis 6 ans je m’éclate en tant qu’attachée de presse.

The Link Fwi : Ton travail consiste à quoi exactement ?

Rebecca Marival : Mon travail consiste à valoriser un artiste ou un événement auprès des médias . Que ceux-ci puissent diffuser la meilleure information qui soit au public. Beaucoup pensent que je ne fais qu’accompagner les artistes en interviews et poster de belles photos sur les réseaux sociaux. Mais avant d’entamer un marathon des médias , il y a toute la partie réalisation des communiqués et des dossiers de presse. Je m’occupe aussi des plans de communication qui consiste à mettre en place les stratégies pour bien vendre un artiste ou un concert. Je fais les envois par mails des éléments de communication et des musiques des artistes dont je fais la promotion. Le relationnel que j’ai aujourd’hui avec certains journalistes ou animateur fait aussi qu’un simple coup de fil peut être suffisant. Je suis assez multi-tâches tout de même. J’aime avoir la main sur les projets sur lesquels j’interviens donc je travaille à leur réalisation de A à Z. Par exemple sur un concert je peux aussi bien être affairée en coulisses , qu’à la production ou gérer les entrées du public et des invités.

TLFWI : Comment es-tu arrivée à faire ce métier ?

Rebecca Marival : Je suis devenue attachée de presse un peu par hasard mais aussi grâce à mes années d’expériences dans l’univers des médias.

Je n’ai pas fait d’études de journalisme ou de communication mais après mon bac littéraire j’ai fait un stage dans une entreprise d’événementiel . Le stage a été si concluant que le directeur de l’entreprise a décidé de me garder pour travailler à plein temps . Ensuite tout s’est enchaîné , mais j’ai souvent été recommandée pour mes compétences . Et au fil du temps j’ai pu me constituer un bon réseau. Pour ce qui est de mon évolution à Paris . En fait quand j’ai décidé de ne pas rentrer en Guadeloupe en 2012, j’ai tâté le terrain pendant environ 18 mois ne sachant pas trop si je devais refaire de la radio ou de la télé. Un jour Cyril Coudoux m’a demandée si je voulais travailler avec lui pour assurer la communication de ses concerts . Et voilà comment je me suis retrouver à bosser sur de gros événements tels que les shows de Marvin ou d’E.Sy Kennenga à l’Olympia, ou le Bercy d’Admiral T en avril 2017 (pour ne citer que ceux-ci).

The Link Fwi : Nous savons que tu as travaillé avec pas mal d’artistes, mais quels sont-ils ? Si tu peux faire une petite liste :

Rebecca Marival : Comme vous vous en doutez, la liste est assez longue… Pour faire simple, alors j’ai travaillé avec Tanya St Val , Jean-Michel Rotin , Tony Chasseur, Admiral T, Yoan, Jim Rama, Marvin, Lorenz, E.Sy Kennenga, Misié Sadik, Fanny J, Djany, Lynnsha, King Daddy Yod etc.

TLFWI : Travailles-tu exclusivement avec des artistes antillais ?

Rebecca Marival : J’ai longtemps travaillé que pour des artistes antillais mais on me sollicite de plus en plus sur des projets de musique afro ou même natio. Par exemple j’ai assuré les relations presse de la chanteuse Djany. J’ai également été employée par l’équipe de Wati B pour travailler sur La Nuit du Mali qui avait lieu à Bercy.

Je me suis également ouverte à d’autres disciplines. Je travaille encore avec des artistes caribéens avec qui j’ai un bon feeling mais je suis davantage sollicité pour travailler sur des événements en arts plastiques ou en art de la table . Et par exemple l’un de mes derniers projets en arts plastiques m’a permise de côtoyer des artistes d’origines asiatiques.

TLFWI : Après toutes ces années à collaborer avec l’ensemble des artistes antillo-guyanais, quels sont tes meilleurs souvenirs ?

Rebecca Marival : Des souvenirs j’en ai tellement ! Mais je dirais que j’ai eu trois étapes super épanouissantes au cours de ma carrière. Il y a eu mes débuts quand je co-animais les Matinales de NRJ Guadeloupe, ainsi que mon passage à Nouvelles Semaine et France Antilles. Ensuite il y a eu l’année 2009 quand Angel Etienne directeur des programmes de Guadeloupe 1ère m’a demandée d’assurer les chroniques people de l’émission « En attendant l’info » et depuis que je suis revenue à Paris en 2012 , j’ai l’impression de vivre une nouvelle jeunesse.

Je ne peux pas dire que j’ai des souvenirs précis. Mes journées sont régulièrement rythmées par des rencontres épanouissantes. Je ne m’ennuie jamais . Je garde aussi en mémoire tous ces artistes que j’ai le bonheur d’interviewer : Michel Jonas, Alain Souchon, Al Jarreau, Lionel Richie, Diam’s, la quasi totalité des grands artistes caribéens.

TLFWI : On te connait surtout pour tes coupes de cheveux très colorés. Attaches-tu une importance à ton style ? D’où te vient cette passion pour la coloration ? Et quand a t-elle commencé ?

Rebecca Marival : J’attache une importance particulière à mon style sans être une fashion victim. J’aime être être à l’aise tout en étant sexy et surtout détonner avec ce qui est considéré comme classique.

Ma passion pour la coloration mais surtout pour les coupes courtes me vient du fait qu’en 2009 j’ai littéralement changé de look. S’en était fini avec les faux cheveux et les jeans . Je suis allée chez le coiffeur sur un coup de tête , il m’a fait une coupe que j’ai trouvé super originale et juste après j’ai eu envie de changer de vie , d’aller faire du shopping et de plus m’affirmer en tant que femme.

Mes années télés ont aussi fait que j’allais chez le coiffeur deux fois par semaines . Je lui donnais carte blanche pour le choix de mes coiffures et je changeais ainsi souvent de tête… Aujourd’hui j’ai les cheveux rasés car pour tout avouer, j’ai abîmé mon cuir chevelu avec toutes mes couleurs . Et comme maintenant mes coupes sont beaucoup plus simples , j’ai opté pour des couleurs qui égayent mon visages comme le blond, le blanc ou le gris. Disons que je n’aime pas la norme , j’aime l’originalité et les choses qui suscitent une attention particulière. Aussi je trouve que le court rend une femme bien plus sexy que le cheveu long.

TLFWI : Comment vois-tu la musique antillaise dans les années à venir ?

Rebecca Marival : Vaste débat . Disons que je suis un peu triste de voir que la musique antillaise semble décliner. En 2019 , Kassav célèbre ses 40 ans d’existence . Mais aujourd’hui qui peut se considérer comme étant la relève de ce groupe ? Je trouve qu’il manque justement une prise de position identitaire et culturelle affirmée dans ce qui fait la musique antillaise francophone d’aujourd’hui. Beaucoup de chansons que l’on entend à la radio manquent de saveur à mon goût. En studio on a remplacé les instruments de musique par des ordinateurs. Il n’existe plus de groupes de zouk qui se produisent en live avec une section de cuivres. Beaucoup de textes sont appauvris . Il n’y a plus trop de zouk dansants donc le public se tourne davantage vers le compas , la kizomba ou les musiques urbaines et étrangères… Mais on peut en reparler en 2010. En tout cas en attendant je ne suis pas très confiante quand à l’avenir de la musique antillaise et Dieu seul sait comme je suis une vraie défenseure de ce qui vient de chez moi. Aussi, je voudrais rajouter que, la musique antillaise ne se réduit pas qu'au zouk. Il y a aussi un mouvement jazz créole à encourager et qui connait quelques soucis de diffusions médias alors que c'est à mon sens une musique d'excellence qui fait également la richesse de la culture de chez nous.

TLFWI : Si aujourd’hui un jeune ou une jeune veut se lancer dans le métier. Quels conseils lui donnerais tu ?

Rebecca Marival : Mon conseil est le suivant, dans la vie qu’importe la voie que l’on souhaite emprunter , il faut se référer à son instinct . Et faire les choses avec passion. Sentir chaque matin au réveil que l’on a envie d’aller travailler, c’est aussi très important. Et bien sûr être pro dans ce que l’on fait !

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