Jour historique pour Admiral T de son vrai nom Christy Campbell. Le roi du reggae dance-hall sera sur scène ce soir, dans la mythique scène de l'Hotel Accord Arena (ancien Paris-Bercy), il sera accompagné d'une flopée d'artistes tous talentueux.
Il en aura parcouru du chemin Christy Campbell, Admiral T. Des sounds-systems à Bercy, les années sont passées et le succès n'a cessé de croître. Nous étions sans doute très jeune et pourtant, nous chantions tous en coeur, son tube "En Gwadada" qui l'a fait connaître au quatre coins de la planète reagge-Dance-hall.
Né aux Abymes le 29 Mars 1981, d’un père d’origine Dominiquaise et d’une mère d’origine Marie-Galantaise, il est le quatrième d’une famille de 10 enfants. Il grandit dans l’un des quartiers les plus difficiles des Abymes, Boissard.
C’est à l’âge de 13 ans poussé par son frère Jerry passionné de musique Caribéenne, qu’il débute sa carrière dans la musique écumant toutes les petites scènes de l’île dont les Sounds System ces discothèques ambulantes. Armé de ses valeurs morales inculquées par ses parents : le respect, la justice l’égalité, la volonté, la droiture et le gout pour la culture qu’Admiral T veut toucher l’Horizon. 1993, date à laquelle Admiral T enregistre son premier morceau il est alors âgé de 12 ans.C’est son titre «Gwadada» qui lui ouvrira les portes du succès en décrivant le malaise social qui frappe son île natale, un constat similaire que l’on retrouvera lors la grève générale des Antilles de 2009.
Après plusieurs années d’apprentissage à travers des prestations live ou semi live , des morceaux lâchés sur de nombreuses compilations, Admiral T sort son premier album en 2003 baptisé « Mozaik Kréyol » . Articulé autour de l’idée d’une affirmation identitaire antillaise dans un contexte socio-historique bien précis, cet album a suscité un engouement sans précédent au sein de la communauté et de la diaspora antillaise, dynamique ayant propulsé Admiral T au firmament des musiques urbaines actuelles.
Depuis Mozaïk Kréyol, d'autres albums ont vu le jour et tous ont été couronnés de succès, parmi lesquels : Toucher L'Horizon, qui contient des featurings de Kassav', Diam's, Rohff et le groupe jamaïcain TOK. L'album fait son entrée à la 9e place du classement des meilleures ventes de CD en France.
Son troisième album , Instinct Admiral, qui contient des featurings de Patrick Saint-Éloi, La Fouine, Médine, Busy Signal, Machel Montano, Young Chang MC, Lieutenant, Fanny J et Awa Imani entre lui aussi dans les charts. Le 25 juin 2012, Admiral T publie son quatrième album Face B. Le premier extrait est Gangsta, un titre qui dénonce la violence chez les jeunes en Guadeloupe et qui contient des featurings avec Saïk, Young Chang Mc et J-Mi Sissoko. Face B se classe en 36e position du Top Albums France pendant une semaine.
Admiral T acteur :
Figure emblématique de la scène musicale caribéenne, Admiral T a d'autres cordes à son arc. En effet, il tient le premier rôle du film Nèg Maron, réalisé par Jean-Claude Flamand Barny et sorti en janvier 2005. Il joue aux côtés d'autres artistes tels que D.Daly, Jocelyne Beroard, ou encore Stomy Bugsy. Ce long-métrage montre de manière réaliste les difficultés de la société antillaise.
Vingt ans plus tard, l'artiste a toujours cette même envie de faire bouger les foules, mais surtout d'être le porte drapeau de son île la Guadeloupe. Toujours prêt à dénoncer les injustices, la violence et les inégalités sociales, des maux frappes encore son ile.
Vingt ans de carrière, vingt de succès avec des prestations à travers la Caraïbe, l’Europe, l’Afrique, l’Amérique du Nord, un sixième album, intitulé Totem, à venir… Le palmarès d’Amiral T est très riche et diversifié. Mais ce sont les valeurs universelles qu’il défend dans sa musique et la stature d’ambassadeur de la culture créole qu’il a acquis au fil des années qui confèrent à l’artiste un statut si spécial. Et petits comme grands sont nombreux à admirer son engagement et sa volonté de faire rayonner son univers musical dans le monde entier.
Le chanteur guadeloupéen assure ne pas oublier d’où il vient, sans pour autant se limiter dans son style et ses collaborations. Son reggae-dancehall s’est mêlé à la musique traditionnelle antillaise (Ti Milo), au zouk (le mémorable Stade de France avec le groupe Kassav’), au rap (Kery James, Diam’s, La Fouine, etc.), au soca de Square One. Sans oublier Busy Signal, Wyclef Jean, Saïk, X-Man, Dominik Coco, Kalash, Djanah… La liste est longue.
Le chemin parcouru aussi a été vaste : sound systems, mixtapes, collectif d’artistes, albums, festivals, de multiples prix, trois Zénith, etc. Retour sur quelques uns des morceaux les plus mémorables de l’ambassadeur de la musique caribéenne :
Rapide, « Karukera Sound System » (1998)
Gwadada (2002) :
Rèv An Mwen, « Mozaïk Kréyòl » (2003) :
Sucre d’orge, « Mozaïk Kréyòl » (2003) :
Lanmou Épi Respè, « Toucher l’horizon » (2006) :
Fos a péyi la (featuring Kassav), « Toucher l’horizon » (2006) :