Qu'est-il arrivé à Claude Jean-Pierre ? C'est la question que se pose la famille, les proches mais aussi les habitants de Deshaies, commune où Klodo Bibik résidait et dans laquelle le drame est survenu. Le septuagénaire était considéré comme un homme sans histoire et, était très apprécié des habitants. Pourtant, le 21 novembre dernier, il est contrôlé par les gendarmes. La suite on la connait, l'homme est conduit au CHU où plusieurs lésions sont constatées. Selon le médecin, il aurait été conduit en situation de paraplégie au centre hospitalier. La gendarmerie elle, nie toute agression et acte de violence. L'avocate et porte parole du collectif d'avocats s'exprime en exclusivité...
Ces dernières années, la question de la violence policière est au cœur de l'actualité. Tant au niveau national, qu'international. Régulièrement, les brutalités policières sont relayées et elles enflamment la toile. Une grande majorité de ces affaires, dénoncées par des associations, des journalistes ou par les familles des victimes n'aboutissent pas ou sont classées sans suite. Si ce n'est que le ou les policiers incriminés soient relaxés ou encore que l'affaire traine durant des années sans qu'elle n'aboutisse. Donnant un sentiment d'impunité voire d'injustice, avec un pouvoir régalien du côté des hommes en uniforme. On pense à l'affaire à l'affaire Zyed et Bouna en 2005, l'affaire Adama Traoré, Théo Luhaka et plus récemment l'affaire Cédric Chouvia ou encore l'affaire Michel Zecler, ce producteur de musique d'origine martiniquaise passé à tabac par la police dans son immeuble, (le motif de l'arrestation fut celui du non port du masque alors qu'il rentrait dans les locaux de son studio de musique. )
Eloignée de l'Hexagone, la Guadeloupe s'est longtemps crue épargner par les violences policières; Bien que, en 1985, la triste affaire Salin du nom de ce lycéen, Charles-Henri Salin assassiné par un gendarme alors qu'il sortait du cinéma Rex ne mette le feu aux poudres dans une Guadeloupe de l'époque en ébullition. Une affaire qui n'a jamais été résolue puisque le gendarme Maas c'est son nom, coupable de ce crime, fut dans un premier temps acquitté avant d'être déclaré coupable d'avoir «provoqué la mort sans intention de la donner». Cependant, toujours selon le Tribunal, il aurait eut «un motif légitime». Il fut même décoré pour ses états de service. Puis les années sont passées et les guadeloupéens ont pensé que les violences policières n'avaient lieu qu'aux Etats-Unis ou en Europe.
Contrôlé par la gendarmerie, il termine au CHU avec des lésions à la moelle épinière :
C'est donc sous le choc que les guadeloupéens ont appris qu'une possible bavure opérée par des gendarmes aurait eu lieu dans la paisible commune de Deshaies où était originaire Klodo Bibik. Depuis, une question trotte dans la tête de tout un chacun : Qu'est-il arrivé à Claude Jean-Pierre ? Une question que se pose surtout la famille et les proches. Le septuagénaire était considéré comme un homme sans histoire et il était très apprécié des habitants.
L'affaire aurait sans doute été passée sous silence, si un communiqué de presse n'avait pas été diffusé sur la toile par la fille et le gendre grâce aux conseils de leur avocate, maître Maritza Bernier et dans lequel on apprend que le samedi 21 novembre, la victime, Claude Jean-Pierre se fait contrôler par les gendarmes dans le bourg de la commune. La suite est plutôt dramatique.
On apprend que suite au contrôle de gendarmerie, les sapeurs pompiers sont appelés sur les lieux pour un malaise. Très vite, c'est le SMUR qui se rend sur place et qui prend le relais. L'état de Claude se serait dégradé. Conduit au CHU de Pointe-à-Pitre, plusieurs examens sont effectués par le médecin en charge qui constate une double fracture des cervicales dont une instable qui compresse la moelle épinière. Par ailleurs, des hématomes sont également présents sur le visage de la victime, qui est entre temps conduite en réanimation. Il est ensuite opéré en urgence.
L'opération se déroule le 24 novembre et aurait même été un succès selon les dires des médecins du CHUG. Cependant, ils auraient admis à la famille que Claude ne retrouverait pas une vie normale ou du moins pas avant un bon moment car, il y a une lésion à la moelle épinière mais que son pronostic vital n'était pas engagé. C'est donc le soulagement pour la famille et surtout pour la fille qui a fait le déplacement depuis l'Hexagone où elle réside. Pourtant, le jeudi 03 décembre, il décède. Sa fille qui était retournée en France est obligée de revenir. Une plainte a donc été déposée contre les gendarmes de la commune.
Depuis, la toile s'enflamme. Les guadeloupéens réclament des réponses. Les militaires, quant à eux, ils nient les faits et affirment donc qu'ils n'auraient pas usé de la force. Toujours selon eux, ils auraient contrôlé la victime suite à des grands écarts de conduite sur la route et celle-ci était semble t-il très alcoolisée au volant, ce qui a poussé les forces de l'ordre à effectuer un contrôle immédiat du véhicule et de son conducteur. Depuis, selon la famille, l'un des gendarmes mis en cause aurait vraisemblablement été déplacé. De plus, l'autopsie a été réalisée mais le rapport n'a toujours pas été communiqué. En outre, les images des vidéos surveillance, élément important du dossier, sont attendues, elles sont sous scellées pour l'instruction du dossier vu que le procureur de la République, Emmanuel Delorme a ouvert une enquête judiciaire au chef d'homicide involontaire. Un magistrat instructeur mène désormais les investigations en toute indépendance... L'avocate, Maritza BERNIER, porte parole du collectif d'avocats (composé de six professionnels du droit) qui conseille et vient en aide à la famille s'exprime en exclusivité sur The Link Fwi :
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