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Cyclone Hugo déjà 30 ans !


S'il y a bien une chose dont les guadeloupéens se souviennent, c'est le passage du Cyclone Hugo il y a 30 ans sur l'Archipel. Hugo, classé en catégorie 5 fut le premier ouragan fut à cette époque le plus puissant enregistré par les services météos, avec des vents atteignant des rafales de plus 300 km/h. rappel.

Aujourd'hui 16 Septembre marque l'anniversaire d'un bien triste événement qui a touché la Guadeloupe et ses dépendances. A l'image de Saint-Martin après le passage d'Irma, ou de la Dominique après Maria ou encore plus récemment, les Bahamas après le passage de Dorian, il y a 30 ans, le 16 Septembre 1989, la Guadeloupe était ravagée par ce qui était à cette époque le plus puissant cyclone enregistré par les services météo, avec des rafales de plus de 300 km/h. Hugo sur passage a tout balayé, laissant derrière lui, des images de désolation.

Retour sur une tempête :

Selon Météo France, la pluviométrie pour la journée du 17 septembre 1989 s’échelonne entre 150 et 300 mm en Grande-Terre. En Basse-Terre, on enregistre un peu moins de 100 mm sur l’étroite bande littorale au sud, jusqu’à plus de 300 mm sur le relief. Mais le phénomène provoque également des intensités exceptionnelles : en une heure on mesure 93 mm à Gardel Retenue et 66 mm à Campêche.

Les vents d’une puissance inouïe marquent eux aussi les annales de Météo France. Une rafale de 188 km/h est enregistrée au Raizet, le 17 septembre 1989, avant que le capteur ne casse sous la force du vent alors même que l’œil du cyclone n’est pas encore passé.

Il est donc probable selon les spécialistes que les très fortes rafales, généralement observées à proximité du centre de l’ouragan, aient pu atteindre 325 km/h au passage de l’œil.

La reconstruction :

Après le passage d'Hugo, la Guadeloupe est méconnaissable. Dans une Guadeloupe où les réglementations de construction anti-cyclonique n'existaient pas, Hugo a causé de grands dégâts matériels et humains. L'archipel est alors jonché de maisons détruites, d'amas de tôles et de bois et de carcasses de voitures, d'avions et de bateaux. Les vieilles kaz en tôles traditionnelles ont été balayées. Une dizaine de morts, 107 blessés et près de 90 000 personnes sinistrées.

Deux jours plus tard, le président de la République François Mitterrand dépêche son ministre de l’Outre-mer en Guadeloupe. Michel Rocard, alors Premier ministre, annonce des mesures pour venir en aide à l’archipel : le gel des intérêts de crédit pour l’ensemble des Guadeloupéens, le déblocage d’une subvention d’urgence de 34 millions de francs à titre d’avance à verser aux familles sinistrées, le blocage des prix. Des moyens lourds en hommes et en matériels sont acheminés d’urgence. Des équipes de la sécurité civile sont sur tous les fronts.

Les conséquences ont été aussi économies. En effet, Hugo a détruit plus de 60 % de la récolte de canne à sucre, 100 % de la récolte de bananes causant pour 466 millions de francs (1989) de dommages et 152 millions de dommages à l'industrie hôtelière. Le secteur de la pêche a été sinistré à 100 %, les cultures vivrières et maraîchères à 85 %. Le coût total des réparations s'élèvera à plus de 4 milliards de francs (1989) soit environ 600 millions d'€.

Le cyclone Hugo a profondément changé l’habitat local. Il a permis de repenser le bâti, d’adapter les constructions au contexte cyclonique et sismique antillais. Les guadeloupéens, eux, ont appris à vivre avec la menace et à ne pas sous-estimer le risque et la force des éléments.

Des dégâts dans le reste de la Caraïbe :

Dans le reste de la région caraïbe, Montserrat fut durement touchée alors que prés de 90 % des infrastructures et édifices furent endommagées ou détruits sur ce territoire britannique outre-mer, incluant l'hôpital et la plupart des 12 000 résidences. Les industries touristiques et agricoles ont grandement souffert et on estime entre 100 et 300 millions $US les pertes, forçant l'île à demander l'aide extérieure pour survivre. Porto Rico, a elle aussi été durement touchée par l'ouragan. Les récoltes furent détruites, en particulier celles de bananes et de café. Les pluies torrentielles ont causé des inondations autour de la capitale, San Juan et plusieurs routes furent emportées. Selon le bilan officiel de l'époque, douze personnes seraient mortes directement des causes de l'ouragan. Près de 28 000 personnes furent laissées sans abris.

Hugo a également laissé un mauvais souvenir de son passage dans les Îles Vierges Américaines où 90% infrastructures ont été touchées à l'Île Sainte-Croix ( USVI). L'eau et l'électricité furent coupés et on reporta de nombreuses scènes de pillage de la part de la population livrée à elle-même. Le président George H. W. Bush, à la suite de la demande du gouverneur du territoire, dut envoyer des troupes pour rétablir l'ordre dans l'Opération Hawkeye.

Des destructions aux Etats-Unis :

Issu d'une onde tropicale au large de la côte africaine le 9 septembre, la tempête se dirigea d'abord vers l'ouest et devint une tempête tropicale le 11, puis un ouragan le 13. Hugo atteignit son maximum d'intensité dans les Antilles et toucha terre en Caroline du Sud avec encore la force d'un ouragan de catégorie 4. Les dommages qu'il a causés ont été évalués à 10 milliards $US en 1989 (soit 16,3 milliards $US en 2006), soit le plus dévastateur jusqu'au passage de l'ouragan Andrew en 1992.

La côte de Caroline du Nord a également souffert d'importants dommages sur ses plages faisant face au sud, incluant le comté de Brunswick et les Outer Banks. Hugo a causé des dommages dans tout l'ouest de l'État également. Lorsqu'il a atteint Charlotte, 320 km à l'intérieur des terres, il était toujours de catégorie 1. Normalement un endroit où les gens de la côte cherchent refuge, Charlotte a subi de nombreux dommages. Les vents d'Hugo étaient en effet assez puissants pour renverser arbres et des poteaux électriques, endommager les maisons et des tornades ont été rapportées également. Plusieurs personnes sont restées sans électricité plusieurs jours et des écoles ont été fermées durant deux semaines.

Neuf comtés de Caroline du Nord ont été déclarés zone sinistrée, permettant une aide directe du gouvernement fédéral. Les dommages se montèrent dans l'État à 1 milliard $US (1989).

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