Chaque année, tout au long du mois de Mai, la France commémore l'abolition de l'esclavage. Entre les hommages nationales plus officielles, les commémorations régionales aux Antilles et les manifestations plus populaires, on ne peut nier le fait que l'esclavage a de plus en plus de place dans l'Histoire nationale. Parmi les nombreuses manifestations organisées, il y a Limyè Ba Yo, qui, cette année souffle ses 21 bougies.
Mois de mai, mois d'histoire, chaque année à la même période, la France rend hommage aux victimes de l'esclavage. Entre les hommages nationales réunissant les officiels, les commémorations régionales aux Antilles et les manifestations plus populaires, on ne peut nier le fait que l'esclavage a de plus en plus de place dans l'Histoire nationale. D'ailleurs, sept dates lui sont consacrées.
De plus, depuis la loi Égalité réelle en Outre-mer du 28 février 2017, les commémorations des 10 mai et 23 mai sont devenues nationales (Loi n° 83-550 du 30 juin 1983 modifiée le 2 mars 2017). Celle du 10 mai est dévolue à la célébration de l’œuvre abolitionniste de la République et à la mémoire des combattants pour la liberté. Le 23 mai est institué en journée nationale d’hommage aux victimes de l’esclavage. Résultat d’un combat populaire débuté le 23 mai 1998 à Paris, Place de la République. Ce jour-là, environ 40 000 personnes se revendiquant filles et fils d'esclaves se sont rassemblées à l'initiative du CM98, pour commémorer leurs ancêtres asservis. A force de mobilisation, le 2 Mars 2017, la date du 23mai a été officialisée par le Parlement. C’est une reconnaissance, par la République, de l’humanité des esclaves des anciennes colonies française d’Amérique et de l’Océan indien et des efforts de réhabilitation fournis par leurs descendants.
En 2018, à l’occasion des 170 ans de l’abolition de l’esclavage dans les anciennes colonies françaises de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de la Réunion, 110 associations ultramarines et antiracistes, avec le soutien de nombreuses personnalités, se sont fédérées pour organiser à Paris, de la place du Louvre à la place de la République, une marche en mémoire des victimes de l’esclavage. Cette marche, qui a drainé plusieurs milliers de personnes, faisait écho à celle orga- nisée 20 ans plus tôt dans les rues de la capitale.
Une 21e édition placée sous le signe de la fraternité :
Cette nouvelle édition est marquée par l'esprit de communion autour des mémoires de l'esclavage. Une nouvelle édition placée sous le signe de la fraternité. " Nous souhaitons faire du 23 mai 2019 un moment exceptionnel. Une journée au cours de laquelle les Français descendants d’esclaves et tous les citoyens épris de justice et d’humanité fraterniseront par milliers." se sont exprimés les organisateurs.
Cette journée se déroulera en deux temps :
Un temps commémoratif, dans des cérémonies républicaines et religieuses qui se tiendront en Ile-de-France, en présence de responsables associatifs, d’élus et de ministres de la République. Et un temps mémoriel et culturel fort, sur
la place de l’esplanade de la basilique de Saint-Denis : « la Fête de la Fraternité, Limyè Ba Yo ! : Reconnaissance et Réconciliation », organisée par le CM98 et la COORDINATION DES ASSOCIATIONS DES ORIGINAIRES D’OUTRE-MER.
Ce rendez-vous est surtout l’occasion de favoriser les échanges et d’appeler, à partir de tranches de vies issues de l’histoire et à travers des créations d’artistes de tous horizons, à la fraternité, au respect, à la réconciliation et au meilleur vivre-ensemble. Au programme donc de cette journée à la fois mémorielle et festive :
– colloque sur le thème « Engagement citoyen et mémoire de l’esclavage »,
– Remise du Prix de thèse du CNMHE,
– Messe en mémoire des victimes de l’esclavage,
– Cérémonie républicaine avec dépôt de fleurs autour du monument aux esclaves, discours des officiels
– Concert autour du groupe « Les DéchenNé » dirigé par Tony Chasseur avec notamment Dédé Saint-Prix, Marie-Josée Alie, Gérald Toto, Misié Sadik, Céline Languedoc, Angéliq…
Tout au long de l’après-midi, les participants pourront s’informer et partager avec des acteurs associatifs au village du 23 mai installé sur l’esplanade de la basilique. Bref, la « Fête de la Fraternité Limyé Ba yo » comme manière de positiver une histoire douloureuse.
LE PROGRAMME :
Cérémonies religieuses et républicaines départementales : Entre 9h et 17h, des cérémonies religieuses et républicaines en hommage aux victimes de l’esclavage colonial auront lieu en Seine-Saint-Denis (93), dans le Val de Marne (94) et le Val d’Oise (95), en Essonne (91), dans l’Oise (60) et à Paris (75).
Fête de la fraternité - Limyè ba Yo !
Lieu : Saint-Denis, esplanade de la Basilique
12h00 : Accueil des acteurs associatifs et Installation des stands du Village du 23 Mai. 14h00 : Ouverture du village du 23 mai
Stands des associations et des acteurs de mémoire, atelier de généalogie/Anchoukaj, mémorial itinérant, uni- versité populaire, artisanat, restauration...
15h00 : Colloque.
Rencontre sur le thème « Engagement citoyen et mémoire de l’esclavage », en partenariat avec le CNMHE (Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage).
17h00 : Messe en mémoire des victimes de l’esclavage Cérémonie religieuse, à la basilique de Saint-Denis, célébrée par l’évêque du diocèse de la Seine-Saint-Denis. 18h00 : Remise du Prix de thèse du CNMHE 19h00 : Cérémonie républicaine Hommage aux victimes de l’esclavage en présence du ministre des Outre-mer et/ou du Premier ministre : dépôt de fleurs autour du monument aux esclaves, discours officiels, témoignages de familles ayant retrouvé leurs aïeux esclaves en faisant leur généalogie... 20h30 : Concert Limyè Ba Yo !
Chanteurs et musiciens uniront leurs talents afin de rendre hommage aux victimes de l’esclavage. Autour du
groupe Les DéChenNé dirigé par Tony CHASSEUR, ce concert thématique rassemblera des artistes origi- naires de l’Outre-mer : Marie-José ALIE (Elle & Elles), Gérald TOTO, Misié SADIK, Céline LANGUEDOC,
ANGÉLIQ, et Dédé SAINT-PRIX qui sera l’invité d’honneur de cette édition qu’il clôturera.
23h00 : Fin.