top of page

Festival ERITAJ, une 5e édition placée sous le signe du KA

  • ELMS
  • 14 mai 2019
  • 6 min de lecture

Les 25, 26 et 27 Mai prochain, le Festival Eritaj revient pour une 5e édition placée sous le signe du KA ! Pour cette nouvelle édition, Eritaj a dévoilé sa programmation avec des activités de découverte, des débats, des projections en plein air et un concert réunissant un panel d'artistes pour animer la grande scène des Marches des Esclaves. Ces célébrations de l'abolition de l'esclavage risquent fort d'être d'anthologie.

Le mois de Mai est quasi sacré en Guadeloupe. Mois d'histoire mais surtout de mois de commémoration, Mai , est l'occasion pour les guadeloupéens de rendre hommage à leurs ancêtres esclavagisés pendant près de quatre siècles. Chaque année à la même période, l'archipel guadeloupéen vit au gré des diverses manifestations organisées pour l'occasion. Entre les colocs, les visites guidées des différents forts et lieux historiques. Entre les projections de films-documentaires, des échanges sur différents thèmes, tout est fait pour que les guadeloupéens, sans distinction de couleur ou d'origine, se souviennent de ce passé douloureux.

Parmi toutes les activités proposées, il y a le Festival Eritaj, qui cette année souffle ses cinq bougies.

Le 27 Mai 1848 : date d'abolition de l'esclavage définitive en Guadeloupe :

Pour la petite histoire, le 27 Mai 1848 marque la fin officielle de l'esclavage dans l'archipel guadeloupéen, par la promulgation d'un décrète daté du 27 Avril 1848 émanant du gouvernement provisoire de la Deuxième République.

Son article premier stipule que « l’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d’elles ».

Le 8 mai de la même année, le commissaire général Adolphe Ambroise Alexandre Gatine, membre de la Commission d’abolition de l’esclavage présidée par Victor Schoelcher, monte à bord de la frégate « le Chaptal » avec le décret d’abolition. Direction les Antilles françaises. Pendant ce temps en Martinique, les esclaves s’impatientent devant la lenteur de l’arrivée du décret sur l’île. Des révoltes sporadiques éclatent ça et là. Le 22 mai 1848, une violente rébellion embrase la ville de Saint-Pierre. De peur d’une insurrection généralisée, le gouverneur de la Martinique, Claude Rostoland, proclame l’abolition le 23 mai. L’impatience gagne également la Guadeloupe. Cependant, échaudé par les événements de Martinique, le gouverneur de la Guadeloupe, Jean-François Layrle, décide de prendre les devants. Il promulgue l’abolition de l’esclavage le 27 mai 1848. Quant au décret officiel d’abolition du 27 avril, il arrivera sur l’île, à Basse-Terre, le 5 juin. Si l’on suit le texte à la lettre, l’esclavage aurait dû être aboli en Guadeloupe deux mois après l’arrivée du commissaire général porteur du décret, soit le 5 août 1848.

Eritaj, le Festival des Mémoires vivantes :

Le Festival Eritaj Mémoires Vivantes commémore depuis sa création en 2014, la date d'Abolition de l'esclavage, célébrée en Guadeloupe le 27 Mai. C'est suite à un audit de la Ville de Petit Canal que le Festival voit le jour. L'objectif étant de donner vies aux Mémoires et de permettre au plus grand nombre de partager, de s’exprimer, de débattre autour de l’Histoire. De plus, la manifestation vise à créer un espace d’échange, de partage, au-delà des tabous, sur l’histoire de l’esclavage et les héritages qui lui sont liés.

L'autre objectif affiché par la municipalité, est de placer la commune au rang de centre culturel et de pilier de l'histoire de la Guadeloupe, car, Petit-Canal, commune du Nord-Grande Terre, est une terre agricole chargée d'histoire. Ainsi, le Festival ERITAJ, MEMOIRES VIVANTES, met en exergue toute la dimension symbolique et émotionnelle de la Mémoire. Il s’agit notamment de découvrir comment s’exprime dans nos vies de tous les jours, l’héritage qu’ils ont laissé: les mots, les expressions, la cuisine, les croyances, les superstitions, la musique, les contes dans les structures familiales.

Dès lors, le lieu de l'événement est tout trouvé, les Marches des Esclaves. Escalier de 49 marches en pierre de taille menant à l'église de Petit-Canal. Il semble qu'il ait été construit à la fin de la période esclavagiste afin de mener les fidèles à l'église. Il est devenu néanmoins, le symbole du souvenir. Dans les années 1980, des militants y ont rajouté le nom des peuples africains qui une fois arrivés en Guadeloupe, sont devenus des anonymes.

La première édition, datée du 27 Mai 2015 est une réussite. Selon les responsables,environ 5000 personnes se sont déplacées à Petit-Canal. Les éditions qui suivront, seront elles aussi couronnées de succès.

Pour cette nouvelle édition, en rapport à la thématique, le site de DUVAL a été retenu par les organisateurs comme deuxième lieu. Le Fondal Ka de Duval, construit sur l'ancien site de l'Usine sucrière de Duval, qui jadis, fut l'une des premières usines à vapeur de l'Archipel et un fleuron de l'ère industrielle de la Guadeloupe. Aujourd'hui, le site de DUVAL accueil, un mémorial en hommage aux illustres de la musique Gwoka.

Une 5e édition placée sous le signe du " KA " :

Depuis 5 ans, le Festival Eritaj est organisé par la société NEEYA en partenariat avec la commune de Petit-Canal.Cette 5e édition placée sous le signe du " KA". Le choix de ce thème est voulu, puisque le " KA" se décline sous différents aspects. On parle du " KA " en tant que musique, danse et rythme du fait du Gwoka qui est bien plus qu'une simple musique, c'est l'essence même de la Guadeloupe. Omniprésente, la musique gwoka se joue, sur du " KA", ici le tambour.

Le " KA " en créole, désigne le présent, le fait d'agir, ou de mener une action instantanée.

Le " KA" comme vocable pour désigner l'énergie, l'Âme de l'Homme durant l'Egypte antique.

Durant trois jours, Guadeloupe va donc se pencher sur l'Histoire de cette musique mais surtout son cheminement et sa place dans la société guadeloupéenne actuelle.

Programmation :

Au cours de la Conférence de Presse organisée le 11 Mai dernier à l'Espace Régional du Raizet, les responsables ont détaillé la programmation de la 5e édition.

Le 23 Mai 2019 :

20h00 : Soirée de lancement du Festival en présence des artistes au Cinéstar des Abymes. Diffusion du film " Sur un Air de révolte" de Franck Salin, + Showcase et séance de dédicace.

Le 25 Mai 2019 :

9h00 : Ouverture du Festival avec Illyasah Shabbaz / Ouverture du Food Court et Village d'exposition et espace Auteur. Ateliers pour les enfants, randonnées proposées et balade en charette.

10h30 : #Bokantaj : " Découvrir notre mission, la remplir ou la trahir "

14h00 : #Bokantaj : " Moun a Gwoka : places et rôles des femmes "

17h00 : Exposition du Centre des Musiques Traditionnelles et Populaires : Repriz au Fondal KA à Duval Petit-Canal.

18h00 : " Gwo ka, entre sauvegarde et résistance : Quels enjeux pour l'avenir ? au Fondal Ka à Duval Petit Canal.

21h00 : Lewoz avec Konvwa Ka, Yves Thôles et l'Akadémiduka.

Le 26 Mai 2019 :

9h00 : Ouverture du Village, ateliers et Foodcourt

10h00 : #Bokantaj : " Gwoka et Construction identitaire, un regard anthropologique "

14h00 : #Bokantaj : " Ka, les survivances des croyances ".

19h00 : Performance Danse avec OVYDES. / Concert OTANTIK

21h00 : Concert ERITAJ.

Le 27 Mai 2019:

9h00 : Ouverture du Village, ateliers et Foodcourt.

9h30 : #Bokantaj : " Afres, renommer nos ancêtres " avec les membres du CIPN.

10h30 : #Bokantaj : Le Séna de Gerty Dambury

14h00 : #Bokantaj : " Ka : Ka nou ka fè : pou Klordékonn la ? " avec le collectif " Décontaminasyon, Rimèd, Réparasyon".

15h00 : " La Vie des esclaves sur l'habitation" organisée par l'Association CULTURE ET LOISIRS.

16h00 : Performance Arts Visuels " Rantré andidan la wond"

17h00 : Moment solennel : Lyannaj an tanbou.

Des activités à faire en famille puisque, plusieurs ateliers sont ouverts aux enfants ainsi qu'aux familles.

Deux types de concert proposés :

#Otantik : où se produiront : Maroon Awmoni, Dimitri Paul, Café ainsi que Maher Beauroy. La dramaturge, metteuse en scène et romancière Gerty Dambury animera un Séna; Nouvelle forme d'art vivant inventée par l'auteure elle-même et qui mêle lectures et discussions. Gerty Dambury sera accompagnée sur scèe de Firmine Richard, Ti Malo, Marina Monmirel, Florence Naprix et Jalil Leclaire.

#Eritaj : avec Pierre Edouard Décimus parrain de l'édition sera accompagné par Mano D'Ishango et Stéphane Castry. On retrouvera sur scène la chanteuse nigérianne Yémi Alade, l'haïtienne Rutshelle Guillaume, le japonais : Yosuké Onuma, mais également, Rozan Monza, Sonny Troupé, Célia Wa, Chantal Loial et Florence Naprix.

Eritaj et Université Populaire :

Depuis quatre ans, le Festival ouvre son Université populaire aux historiens, sociologues, artistes et autres experts pour décrypter l'héritage. L'objectif est que chacun puisse interroger ses habitudes et comprendre le poids de l'héritage dans nos automatismes. L'université populaire s'adresse à tous les publics. Cette année, l'Université Populaire sera animée par Jacqueline Cachemire Thole, Delphine Tinval, Eric Nabajoth, Marie-Helena Laumuno, Caroline Seveno, Manuella Moutou, Christian Dahomay, Marie-Line Dahomay, Hélène Migerel, Guy Kael Tirolien, Eliezer Sticharn, Chantal Loial, Raymonde Torin, Philip Sadikalay, Jacky Jaleme, Véronique Krauz et bien d'autres.

Comments


bottom of page