14e journée nationale de commémoration de l'abolition de l'esclavage en présence des personnalités ultramarines, du Président du Sénat Gérard Larcher, Jean-Marc Ayrault, président de la mission de la Fondation de la Mémoire de l’esclavage et l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira.
Chaque année depuis 2006, la France commémore l'Abolition de l'esclavage en cette date du 10 Mai, journée nationale des Mémoires de la Traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Pour l'occasion, le président Emmanuel Macron a présidé la cérémonie d'hommage qui se tenait, comme à l'accoutumer au Jardin du Luxembourg à Paris. C'est la première fois depuis le début de son mandat. Une cérémonie qui s'est déroulée en présence de plusieurs personnalités ultramarines :
L'esclavage, une histoire française :
A travers son discours le chef de l'Etat entend faire de l'esclavage, une histoire partagée par tous, à la fois dans l'Hexagone et en Outremer.
«Je mesure ce que l’esclavage, la traite, les abolitions et leurs héritages représentent dans l’histoire de notre pays dans notre culture, dans notre âme. Cette histoire est notre histoire, elle a donné à la France un destin mondial. (…) Elle explique la diversité de notre société elle nous relie à l’Afrique, aux Caraïbes, aux Amériques et à l’Océan indien»
Par la suite, le président de la République a rendu hommage à l'ancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira, à l'origine de la Loi Mémorielle de 2001, établissant l'esclavage comme un crime contre l'Humanité.
«La loi qui porte votre nom a reconnu la part tragique de notre histoire. Grace à vous, la France été le premier pays dans le monde a reconnaître avec netteté que la traite et l’esclavage constitue un crime contre l’humanité »
Emmanuel Macron n'a pas manqué de saluer la mémoire de celles et ceux qui se sont battus pour que ce commerce inhumain s'achève : "ces personnes qui ont pris la fuite, les armes ou la plume" contre l'esclavage, du révolutionnaire abbé Grégoire à Schœlcher en passant par Condorcet, Toussaint Louverture ou encore le martiniquais Cyrille Bisette [...] Face à l’horreur de l’esclavage, il y eut le bonheur de la résistance et le bonheur de l’émancipation ».
Un Mémorial pour les victimes de l'esclavage et l'esclavage dans les manuels scolaires :
Pour le Président, « l'esclavage est une histoire française, universelle» dont la mémoire mérite d’être «mieux connue, partagée, mieux comprise». «C’est pour cela que la mémoire de l’esclavage ne doit être évoquée que lors de deux journées nationales ou dans des discours annuels. «La mémoire de l’esclavage a besoin d’actes, de lieux, d’institutions et de travail»
Alors qu'il s'était prononcé contre à plusieurs reprises, le président Macron a annoncé finalement qu’un mémorial des victimes de l’esclavage sera déployé au sein du Jardin des Tuileries en 2021, ainsi que l'extension des moyens mis à disposition du Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Le musée situé sur l'ancien site de l'Usine Darboussier et consacré à la mémoire de l’esclavage en Guadeloupe, verra son statut renforcé et sera soutenue financièrement par le gouvernement
De plus, la mémoire de l’esclavage sera davantage inscrite dans les programmes scolaires. " Dans la réforme des programmes du lycée, les élèves de seconde traiteront de façon approfondie le système esclavagiste. » a indiqué dans son discours Emmanuel Macron.
Enfin, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage,« sera installée dans les tous prochains mois à l’hôtel de la marine », à Paris. Cette derniere aura pour objectif de « renforcer la cohésion nationale en transmettant l’histoire mondiale de la France en célébrant les cultures qui en sont issues, en promouvant les valeurs républicaines d’émancipation, ici et dans le monde » selon Jean-Marc Ayrault. Une fondation, qui sera reconnue d’utilité publique, sera soutenue par un comité d’une quarantaine de personnes et présidée par l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira.
Les précisions de Jean-Marc Ayrault au micro de nos confrères d'Outremer360.