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ERITAJ : UN FESTIVAL SUR LA MEMOIRE


Trois jours de commémoration, mais surtout trois jours de festivité afin de rendre hommage aux victimes de l'esclavage et de la traite négrière. Pour sa troisième édition, le tant attendu Eritaj Festival dévoile sa programmation avec des activités de découverte, des débats, des projections en plein air et un concert réunissant un panel d'artistes invités parmi lesquels

Mois de Mai, mois d'histoire. Mois de Mai, mois d'hommage et de commémoration en Guadeloupe. Comme chaque année, à cette période, l'archipel vit au gré des diverses festivités organisées pour que perdure le devoir de mémoire. Entre les colocs, les visites guidées des différents forts et lieux historiques. Entre les projections de films-documentaires, des échanges sur différents thèmes, tout est fait pour que les guadeloupéens, sans distinction de couleur, d'origine, n'oublient pas ce passé douloureux.

Durant ce mois, diverses activités sont proposées aux scolaires, aux familles mais aussi aux touristes de passage dans nos îles et enchantés de connaître notre histoire et nos cultures.

Eritaj ? Héritage : troisième édition.

Parmi ces activités, il y a le célèbre Eritaj Festival Mémoires vivantes qui entame sa troisième édition. Cette année, le festival est placé sous le thème du Tribal Soul : A la découverte de nos Héritages Ancestraux.

Créé en 2015, la première édition fut couronnée de succès. Cette première édition du festival « ÉRITAJ , MÉMOIRES VIVANTES » avait pour objectif fort de donner aux vies aux Mémoires et de permettre au plus grand nombre de partager, s’exprimer, débattre autour de l’Histoire. C’est dans cette optique que la Municipalité de Petit-Canal avait décidé d’inscrire les festivités du 27 Mai 2015, en soutenant les cultures vivantes et la création, en rendant accessible la connaissance, en favorisant le dialogue afin que cet héritage commun permette de transcender les préjugés, sans heurts pour une société sereine. Un objectif largement atteint en réunissant jusqu’à 5000 personnes autour d’une conférence-débat, d’un Village de la Mémoire, une scène ouverte, du graff, une comédie musicale et un concert de clôture unissant diverses générations, sous la direction artistique de Stéphane CASTRY.

Face au succès, une deuxième édition a eu lieu en 2016, réunissant plus de 7000 personnes attirées par le goût du savoir en ce qui concerne l'Histoire. Ce sont les liens avec l’île d’Haïti qui étaient mis en exergue pendant la journée du 27 Mai et aussi une séance cinéma en plein air !

Succès oblige, Eritaj Mémoires Vivantes est de retour pour une troisième édition qui installe le festival dans le calendrier culturel de Guadeloupe en proposant des rendez-vous innovants.

L’objectif du festival est de créer un espace d’échange, de partage, au-delà des tabous, sur l’histoire de l’esclavage et les héritages qui lui sont liés. Par héritage,il faut prendre en compte celui des africains déportés, débarqués sur le sol des « îles à sucre » étaient issus de régions et d’aires culturelles différentes. Les recherches avancent les chiffres de 75 à 250 ethnies africaines concernées par le commerce triangulaire! Celui des populations natives des Caraïbes, les Amérindiens, elles aussi, fortes d’une présence multi séculaire et qui étaient les témoins d’une puissante civilisation dont la disparition précipitée n’a pas suffi à effacer les traces dans le quotidien subtil de nos populations. Sans oublier, l’arrivée de travailleurs libres venant d’Inde et qui aura une influence forte sur notre société.

Avec le festival Eritaj, il s’agit de découvrir comment s’exprime dans nos vies de tous les jours, l’héritage qu’ils ont laissé: les mots, les expressions, la cuisine, les croyances, les superstitions, la musique, les contes dans les structures familiales. De plus, Eritaj Festival rentre dans un objectif de promouvoir une région longtemps délaissée : le Nord Grande-Terre et la commune de Petit Canal, commune agricole, marquée aux siècles précédents par l'esclavage.

Eritaj Festival, un programme :

Du 25 Mai au 27 mai, les organisateurs proposent aux visiteurs différentes activités pour les visiteurs, avec dès le 25 Mai, la randonnée de la Mémoire est proposée au départ de la Maison du Tourisme, suivie d'une conférence-débat à la salle polyvalente de Petit Canal. Le même jour, la chorale Goldent North's Voice se produit pour un Concert Gospel sur le parvis de l'Eglise de Petit Canal, la journée du 25 se clôturera par un vernissage avec quatre photographes locaux : Adéola Bambé, Cédrick Isham, , Anaïs Cheleux et Samuel Mazanielo-Chézol.

Le festival «ERITAJ, MÉMOIRES VIVANTES» innove pour sa 3ème édition en créant son Université Populaire.Le 26 mai 2017, des spécialistes de tous bords ( historiens, anthropologues, sociologues, artistes) mettront à la disposition de tous les publics du festival leurs recherches sur les apports des différentes populations composant la Guadeloupe dans la construction sociétale de cette dernière. Cette Université Populaire aura pour thématique «La Guadeloupe, héritière des Influences du monde». Au centre des discussions, la langue créole, la culture, la musique, la superstition mais aussi l’économie, la sociologie et la botanique.

Le 26 Mai toujours, le Festival propose une séance de cinéma en plein air, au niveau des Marches des Esclaves avec à l’affiche :

«Citoyens Bois d’Ebène» de Franck Salin : « Le voyage du retour, qui consiste pour les descendants d’esclaves à revenir sur les traces de leurs ancêtres déportés d’Afrique, est une démarche rare chez les Antillais. Emmanuel Gordien, principal protagoniste du documentaire de Franck Salin, «Citoyens bois d’ébène», l’a entreprise au nom de ce qu’il appelle désormais «le triangle de la réconciliation».

«Ma Manman Dlo» court-métrage de Julien Silloray Rosental a huit ans. « Depuis quelques jours, il vit seul avec son père à Port-Louis, en Guadeloupe. Le garçon est bien décidé à retrouver sa mère disparue et Kamo, le sorcier de la commune, lui apprend qu’elle s’est transformée en une Manman d’lo, ces sirènes de la Caraïbe qui attirent les pêcheurs dans les royaumes du fond des mers ».

Le soir, est organisé un Léwoz avec la troupe Kamodjaka.

Le 27 Mai, dernier jour du festival et jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe, le public pourra participer au concours de pêche situé au port de pêche de Petit Canal ou se rendre au Village de la Mémoire où le relais interentreprise passera. Le même jour une conférence-débat se déroulera autour du thème « Comment réparer la Fabrique de l’Histoire? ». Par la suite, un Pot de la Liberté sera donné en présence du maire Blaise Mornal avec un Happening de graffs, slam et une scène ouverte.

Eritaj Festival : un concert !

Depuis sa création, le Festival ERITAJ, MEMOIRES VIVANTES est clôturé par un concert inédit. Comme les organisateurs le soulignent, « pour la circonstance et en mémoire des Ancêtres, les artistes sélectionnés participent à une résidence de création à un rythme très soutenu afin de sortir de leurs zones de conforts. Ainsi, ils collaborent entre eux ou ils reprenent les titres de leurs répertoires qui correspondent à la thématique de la manifestation. L’occasion pour des artistes d’horizons différents de se connecter, de se connaitre et d’explorer hors des sentiers battus!»

Cette année, les noms sont :

Didier Juste : « Depuis qu'il y a touché à l'âge de 3 ans, il n'a pas lâché ses percussions. Au côté des plus grands Vélo, Carnot, Guy Conquet avec qui il fait son premier concert à 10 ans, il apprend. Aujourd'hui, musicien incontournable de la scène guadeloupéenne qui joue avec Tanya Saint-Val, Admiral T, Erik Pédurand, Mawoon Awmoni entre autres. Didier Juste est le directeur artistique du concert de clôture du Festival ÉRITAJ. Sous sa houlette, les artistes d'univers différents vont proposer un spectacle inédit après une semaine de résidence de création.»

Marie-Line Dahomay : « Le Gwoka a son avocate, une militante infatigable qui collecte et fait vivre la mémoire musicale de Guadeloupe. Elle vient d'ailleurs de publier un ouvrage sur la vie de Chaben. Marie-Line Dahomay chante le Gwoka depuis son enfance, même si ses parents lui interdisaient de chanter ce « truc de vieux Nègres ». Femme dans un milieu d’hommes, elle a dû se battre pour s’imposer. Elle crée le groupe Kalinka qui proposera un concept de voix de femmes en polyphonie et polyrythmie. Auteur, compositeur, poète, elle compte 7 albums à son actif, témoins de cette volonté de protéger et perpétuer ce patrimoine, qu'elle partagera sur la scène de Éritaj, Festival des Mémoires Vivantes»

Loriane Zacharie : « ​ Elle, aussi est tombée très jeune dans le bain de la musique. Elle remporte à seulement 9 ans, en Martinique le Concours de la Chanson créole! Durant ses études en Histoire, elle prend conscience de la complexité de son identité culturelle. Chanter et écrire des textes en créole représentent à la fois, un acte de résistance et d’existence, pour cette jeune martiniquaise. Elle trace dé- sormais son chemin avec un premier album solo «Chimen Mwen»

Misié Sadik : « On sèl kou! C’est aussi soudainement que MiSié SADiK s’est imposé dans le paysage culturel guadeloupéen après avoir gagné le respect des scènes underground. Son écriture ciselée, son authenticité et son engagement ont séduit le public. En 2010, il reçoit le prix Sacem Révélation. Fort du succès de ses deux albums solo, Misié Sadik continue à adresses ses messages positifs à la jeunesse. »

Méthi'S : « Elle commence par le dancehall, passe par le zouk, y mêle du compas, mais peut aussi faire vibrer avec sa guitare. Methi's a certes une formation musicale classique mais depuis son premier album signé à 20 ans en 2010, elle montre un éclectisme certain. Celle dont la voix accompagne désormais nos soirées en radio, vous proposera le 27 mai 2017, un spectacle inédit.»

Jean Michel Rotin : « C’est le créateur du Zouk R’nB, ses opus ne laissent jamais indifférent, cet auteur, compositeur, producteur a de l’or au bout des doigts. Depuis qu’il a été révélé par le groupe Énergy, en 1989, Jean- Michel Rotin a parcouru bien du chemin. L’auteur, compositeur et interprète, qui compte plusieurs albums solos à son actif, tels que ; Héros (1994), Solo (1996), Preview (1998) ou encore Nation (2003). Un génie que nul ne conteste. Il a d’ailleurs composé pour les plus grands : Manu Dibango, Les Nubians, Tanya Saint-Val... À n’en pas douter, Jean-Michel Rotin sublimera ce concert de commémoration!»

Evénement de taille, Eritaj Festival accueillera sur scène le phénomène musicale Nigérian, Wizkid. " le chanteur prodige de Lagos qui commence sa carrière à 11 ans. C’est un auteur, compositeur et chanteur naviguant entre afro-dance, naija music, azonto, afro-pop, R&B, soul, afro-beat, highlife ou afro-rap, chantés en pidgin, en yoruba ou en anglais! A 26 ans, désormais courtisé par Jay Z, il s’impose comme l’artiste au succès le plus retentissant de la nouvelle scène musicale africaine. Les stars de la pop music ne s’y trompent pas, il enchaîne les duos avec Drake, Akon, Vybes Kartel. Sa nouvelle mission : « Emmener l’Afrique dans le reste du monde». Et il est passe d’y arriver! En 2016, Wizkid a remporté 3 prix aux MTV Africa Music Awards, en octobre 2016 à Johannesburg, en Afrique du Sud : «Artiste de l’année», «Meilleur artiste masculin» et «Meilleure collaboration». Wizkid participe à la résidence de création avec l’ensemble des artistes pour offrir un spectacle inédit en mémoire des Ancêtres."

Convaincu ? Alors rendez-vous les 25,26,27 Mai à Petit Canal.

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