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LES SIDDIS : LES AFRICAINS DE L'INDE


Les Siddis ou Siddhi, ont été pendant longtemps les grands oubliés dans l'histoire de l'Inde. Pourtant, ces africains installés en Inde depuis plus de cinq cents ans ont joué un rôle important, dans l'histoire de ce pays. Originaires d'Afrique de l'Est, les Siddis étaient marchants, serviteurs, esclaves ou de grands soldats dans les armées des différents royaumes qui constituaient l'Inde de l'époque. Aujourd'hui, dans une Inde en pleine ouverture, mais où le racisme est légion, l'Histoire des Siddis gagne à être connue.

Longtemps oubliés dans l'histoire de l'Inde, les Siddis ou Shiddis ou encore , Sheedi sont arrivés en Inde il y a plus de 500 ans. Partis d' Afrique de l'Est aujourd'hui divisée entre l'Ethiopie, l'Érythrée, Djibouti, la Somalie, le Soudan (Nord et Sud), le Kenya, l'Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi . Ce peuple, membre de la grande communauté Bantou, furent amenés par bateau, pour la première fois en Inde en l'an 628, par les marchants arabes. Les Siddis étaient vendus aux différents rois indiens, qu'ils servaient entant que marins, esclaves, serviteurs ou soldats.

Bien avant que les premiers navires d'esclaves commencèrent à fournir de la main-d'œuvre gratuite pour les plantations de coton et de sucre des Amériques, les Siddis furent les premières victimes de ce qu'on appellera des siècles après la Traite négrière. Une partie importante de ce commerce des esclaves africains Siddi eu lieu des siècles avant que les Portugais , les britanniques, les français et les néerlandais n' eurent colonisés l'Afrique et le sous-continent indien.

Pendant des siècles, les arabes et les rois indiens s'adonnèrent à ce commerce, mais certains Siddis échappèrent à l'esclavage et établirent des communautés dans les zones boisées. Certains ont même créé des petites principautés Siddi, c'est le cas de la principauté de Janjira, sur ​​l'île de Janjira, ou la principauté de Jafarabad dans l'actuel Etat Kathiawar dès le XIIe siècle. D'ailleurs, un ancien nom alternatif Janjira était Habshan, signifiait : la terre du Habshis, comprenez : la terre des noirs. L'Inde connut de grands rois noirs Siddis, comme ce fut le cas, durant la période du sultanat de Delhi avant les invasions Moghols en Inde, avec Jamal -ud- Din Yaqut qui était un Siddi esclave devenu noble de premier plan qui était un proche confident de Razia Sultana ( 1205-1240), ou encore comme ce fut le cas du général Malik Ambar (1549 –1626) une figure Siddi de premier plan dans l'histoire indienne. Malik Ambar construisit l'épée à la main l'Empire Maratha (1674 à 1818).

Une fois l'épopée arabe terminée, l'établissement de l'Empire Moghols et avec l'avènement de la navigation chez les européens, les portugais se lancèrent à leur tour dans le commerce lucratif d'esclaves pour les nobles indiens. Ce fut, une nouvelle vague d'arrivée de Siddis dans le Sud de l'Inde. Comme les premiers Siddis, ils devaient servir les rois, les membres de la noblesse indienne.

Certains Siddi, quittèrent le sud de l'Inde et s'installèrent dans l'actuel Iran, Afghanistan, Pakistan et Bengladesh. Selon les historiens, il y eut cinq vagues de migrations Siddis de l'Afrique à l'Inde :

1. Arrivés comme esclaves et vendus par les marchands arabes musulmans aux princes indiens de l'Inde du Sud.

2. Arrivés comme esclaves et vendus par les marchands arabes musulmans aux princes hindous de l'Inde Centrale, certains devinrent soldats.

3. Arrivés comme esclaves et vendus par les marchands arabes musulmans et par les portugais et transférés aux Sri Lanka.

4. Installés en Inde et ayant migrer vers l'Iran, le Pakistan, l'Afghanistan,le Bengladesh..

5. Installés en Inde, où ils ont commencé à migrer vers l'actuel Etat de Gujarat où l'on retrouve la plus grande communauté Siddi.

Les Siddis sont divisés en plusieurs communautés, qui partagent la même culture, ainsi on trouve, les Siddis de l'Inde, les Siddi de Gujarat, les Siddis d' Hyderabad, les Sheedis du Pakistan.

Leurs descendants sont la partie la moins visible de l'énorme diaspora africaine. Pourtant en Inde, ils seraient entre 20 000 et 50 000 Indiens-africains, répartis principalement dans l'Etat de Gujarat, où ils parlent les langues de leurs régions : le Gujarati ou le Konkani, langue officiel de la Région de Goa.Ne leur demandez pas de parler les langues africaines, ils ne connaissent pas. Ils ont tout oublié de l'Afrique,d'où étaient originaires leurs ancêtres.

Dans une Inde en voie de développement, où les inégalités sont criantes et où le racisme, à la fois social, racial est légion, les Siddis vivent dans un état de pauvreté alarmant. En Effet, comme le rapporte le site Be On The Road : les Siddis sont considérés comme les parias de la société et sont catégorisés entant que "pauvres" où ils doivent lutter pour avoir leur trois nourritures quotidiennes et permettre à leurs enfants d'aller à l'école.

A l'image de l'Inde, les Siddis, suivent plusieurs religions, certains sont musulmans, les autres sont soit catholiques soit Hindous. Premières victimes du racisme, les Siddis, n'ont pas le droit de se marier aux hindous, ou quand ça arrive, les mariages sont très mal vus par la population hindou. Ils sont rejetés par leurs compatriotes. Ils restent donc entre-eux.

Longtemps oubliés dans l'histoire de l'Inde, les Siddis se battent comme ils peuvent pour avoir leur place dans cette Inde du 21e siècle mais, ce n'est pas chose facile.

Reportage sur les Siddis :

E.L.M.S pour TheLinkFwi@l'Actualité en un clic !!!

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