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L.B

UNE MARTINIQUAISE, À LA TÊTE D'UN GANG D'HARLEM


Comment une femme Martiniquaise a-t-elle été, la chef d'un gang d'Harlem? C'est une histoire vraie, celle de Stéphanie St.Clair, une femme antillaise qui dirigea durant les années 20 - 40, un gang d'Harlem.

Stéphanie St Clair était mystérieuse et à la fois fascinante. La vie de cette femme est hors du commun. Avant qu'elle ne soit à la tête d'un gang d'Harlem, Stéphanie St Clair voit le jour en Martinique en 1886. Sa date de naissance et ses origines étaient floues. L'hypothèse de départ est qu'elle serait née en Martinique ou Guadeloupe entre 1886 - 1889. Mais il s'est avéré que Stéphanie St Clair voit le jour en Martinique en 1886. Cette femme passa sa vie en Martinique jusqu'à ses 26 ans lorsqu'elle décida d'immigrer aux États-Unis en passant par Marseille en 1912. Elle décida de vivre dans un pays sans avoir de connaissance de la langue anglaise, une vraie autodidacte. Stéphanie St Clair est une figure emblématique d'Harlem, on l'appelle Madame St. Clair ou encore "Queenie" pour son goût pour la mode.

Dix années après son arrivée aux États-Unis, elle gagne 10 000 dollars. Cela paraît banal mais pour l'époque, c'était une somme astronomique. Après la Grande Dépression et la fin de la prohibition en 1932, un certain nombre de truands de New York ont ​​vu leurs profits diminués rapidement. Ils se tournèrent vers Harlem, la scène de jeu illégale lucrative pour compléter leurs revenus de perte. Dirigée par Dutch Schultz, une coalition de gangsters qui venaient pas de Harlem, engagés dans une guerre sanglante avec St. Clair et ses alliés pour le contrôle de la criminalité organisée dans cette communauté. Stéphanie St.Clair dirigeait son organisation criminelle d'une main de fer, elle pouvait être intimidante, menaçante et dangereuse.

Queenie n'était pas une femme sans coeur. En publiant dans des journaux, elle dénonçait la violence des policiers envers sa population, "les noirs" ainsi que les diverses formes de corruption. A la suite de ces faits, elle fut arrêté pour accusations exagérées. En réponse, elle a témoigné à la Seabury Commission de l'État de New York de la criminalité sur le grand nombre de pots de vin qu'elle avait payé des fonctionnaires de police pour protéger ses opérations. Ses accusations ont conduit au licenciement de plusieurs policiers. Madame St Clair décèda en 1969. Aujourd'hui, elle est une icône des droits civiques.

Stéphanie St Clair est un personnage marquante de la culture d'Harlem. De nombreux documentaires et films évoquent ce personnage comme "Les seigneurs de Harlem", ainsi que l'auteur Martiniquais, Raphaël Confiant raconte la vie de cette femme dans un roman "Madame St-Clair, reine de Harlem".

Résumé

Ma chance à moi, Stéphanie St-Clair, Négresse française débarquée au beau mitan de la frénésie américaine, fut qu’à mon arrivée Harlem commençait à se dépeupler de ses premiers habitants irlandais, puis italiens, lesquels cédaient la place jour après jour, immeuble après immeuble, à toute une trâlée de Nègres venus du Sud profond avec leur accent traînant du Mississippi et leur vêture ridicule en coton de l’Alabama. Dès le premier jour sur cette terre d’Amérique, je me jurai que personne ne me marcherait plus sur les pieds ni ne me traiterait en petit Négresse. Personne! Dans le New York des années 1920-1940, Stéphanie St-Clair connut un incroyable destin. Venue de sa Martinique natale, elle deviendra reine de la loterie clandestine, surnommée «Madame Queen» ou «Queenie» par le milieu, et affrontera avec succès à la fois la pègre noire et la mafia blanche du Syndicat du crime. Traversant avec panache toutes les époques – la Première Guerre mondiale, la prohibition, la Grande Dépression de 1929, la Seconde Guerre mondiale et le début du Mouvement des droits civiques – elle s’enrichit et devint une icône à Harlem, mais aussi dans nombre de ghettos noirs du nord des États-Unis. Ce roman rend justice à celle qui fut, outre une femme-gangster impitoyable et cruelle, un précurseur de l’affirmation féministe afro-américaine.

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